Alors que l’été approche, les regards se tournent une fois de plus vers l’aéroport de Toulouse-Blagnac, où les préoccupations concernant les nuisances sonores nocturnes persistent. Pourtant, la direction a assuré qu’aucun vol commercial de passagers ne sera programmé entre minuit et 6h du matin cet été.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac se retrouve une fois de plus au cœur des débats avant l’été, alors que les préoccupations concernant les nuisances sonores nocturnes persistent. Alors que l’année est déjà bien entamée, la direction a présenté ses perspectives pour 2024 évoquant notamment la décarbonation de ses activités ainsi que le lancement de nouvelles lignes aériennes, comme celles de Copenhague et de Berlin.
Elle a également dévoilé une troisième perspective pour 2024 : réduire les nuisances sonores. Cependant, les annonces des autorités aéroportuaires pour prévenir les désagréments liés au bruit ne semblent pas apaiser les critiques du Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT). Ce dernier pointe du doigt des lacunes persistantes dans la gestion de ces nuisances.
Selon les déclarations officielles de l’aéroport, la programmation de cet été 2024 témoigne d’une volonté affirmée de réduire les impacts sonores sur le territoire environnant. Les mesures entreprises s’inscrivent notamment dans le cadre du Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE), avec un dialogue constant avec les compagnies aériennes pour promouvoir une programmation de vols nocturnes plus maîtrisée, comme l’assure la direction. Ainsi, l’aéroport Toulouse-Blagnac a annoncé qu’aucun vol commercial de passagers ne sera programmé entre minuit et 6h du matin, dès cet été, une avancée saluée mais non sans réserves par le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine.
Le CCNAAT, bien que reconnaissant ce progrès, reste sceptique quant à la pérennité de ces engagements et soulève plusieurs points d’inquiétude. Malgré la suppression des vols commerciaux de passagers pendant la nuit, le collectif note que les vols de fret sont maintenus. De plus, les riverains craignent que la hausse du trafic de 11% en 2023 n’ait un impact sur le nombre de vols de jour comme de nuit. Il explique : « Il ne faut pas oublier les vols basculants qui viennent s’ajouter au trafic prévu, en raison des retards accumulés au cours de la journée souvent dus à une programmation trop intensive, comme annoncé par l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) dans sa dernière lettre de mars. »
Malgré les efforts déployés depuis 2010 pour réduire le bruit aérien nocturne, les résultats demeurent insuffisants selon le collectif, qui pointe du doigt un manque de réglementation contraignante. Un constat auquel s’ajoutent de craintes concernant notamment la volonté de créer un “aéroport vert” ainsi qu’un “avion vert” qui selon le CCNAAT pourrait avoir des conséquences sur les écosystèmes.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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