[Grande interview] Dominique Faure revient sur sa nomination au gouvernement
Maire de Saint-Orens-de-Gameville et première vice-présidente de Toulouse Métropole, Dominique Faure est la nouvelle “Madame Ruralité” du gouvernement. Elle a en effet été nommée secrétaire d’État à la ruralité ce lundi 4 juillet. Élue députée de la 10e circonscription de Haute-Garonne le 19 juin dernier, Dominique Faure n’aura donc occupé son siège à l’Assemblée nationale que quelques jours. Elle va également renoncer à son mandat de maire de Saint-Orens et de vice-présidente de Toulouse Métropole. Elle nous raconte sa nomination.
Dominique Faure, comment vivez-vous ce passage de l’échelle locale à l’échelle nationale ?
Je le vis plutôt bien. Je le vis comme un immense honneur qui m’est fait, comme une opportunité qui m’est donnée d’étendre un certain nombre de bonnes pratiques que nous avons mises en œuvre à l’échelon de la municipalité.
Comment s’est passée cette nomination ?
J’ai été appelée par la Première ministre le dimanche 3 juillet, au soir. Elle m’a demandé si j’acceptais ce portefeuille de la ruralité. Cela a été une immense surprise. Je ne m’y attendais absolument pas. J’ai évidemment accepté, considérant que c’était une immense chance.
Je ne m’y attendais absolument pas
J’ai eu un temps de surprise toutefois et je ne lui ai pas tout de suite répondu. Il y avait énormément d’émotions parce que cela arrive extrêmement rarement d’être appelée par la Première ministre. J’ai vraiment été émue et lui ai dit que c’était un immense honneur et que, bien sûr, j’acceptais.
À votre avis, pourquoi avez-vous été choisie pour ce poste de secrétaire d’État à la ruralité ?
La Première ministre m’a cité le travail que j’avais fait sur un certain nombre d’actions que j’ai conduites, d’engagements que j’ai pris pendant la campagne législative concernant l’environnement rural et elle m’a dit : « On a besoin de gens comme toi au gouvernement ». J’ai également une importante expérience de management eu égard à ma vie professionnelle (elle a travaillé dans de grands groupes tels IBM, Motorola, SFR ou encore Véolia, NDLR) passée et à mon rôle d’élue locale.
Dans ma circonscription, que je connais depuis maintenant dix ans, j’ai une bonne compréhension des enjeux et des souffrances ressenties par les ruraux. Ce portefeuille m’a aussi été confié sur la base du travail que j’ai fait pendant la campagne législative. J’ai par ailleurs montré beaucoup de loyauté à l’égard du président, d’Élisabeth Borne et du gouvernement. Je pense que tous ces éléments ont joué.
Était-ce un objectif pour vous d’intégrer le gouvernement ?
Non, pas du tout. J’étais plutôt en pleine phase d’intégration du Parlement.
Justement, vous vous êtes préparée pour devenir députée. N’êtes-vous pas déçue de ne pas pouvoir mettre à profit ce travail ?
Comme ma circonscription est extrêmement rurale, tous les engagements et le travail d’écoute que j’ai fait pendant cette campagne viendront nourrir ma réflexion sur ce portefeuille qu’est la ruralité à l’échelon national.
Les priorités de la nouvelle secrétaire d’État à la ruralité
Comment se déroule la phase de prise de connaissance des dossiers ?
Je suis en train de constituer mon cabinet. Je recrute pas mal de personnes et j’en rencontre qui travaillaient déjà sur certains dossiers pour accélérer ma compréhension et mon opérationnalité. Et nous allons écrire la feuille de route à l’automne.
Quels seront vos dossiers prioritaires ?
L’accès au soin, au numérique, au service public… Il y a un certain nombre de sujets sur lesquels on peut donner à voir rapidement des résultats. Je pense qu’on peut aussi ajouter dans cette liste les transports et la mobilité.
Il y a un certain nombre de sujets sur lesquels on peut donner à voir rapidement des résultats
Les territoires ruraux ont un pouvoir d’achat qui est grandement amoindri par les coûts de l’essence et ils sont obligés de se déplacer pour, notamment, aller faire leurs courses ou se rendre chez le médecin. Nous devons trouver des solutions pour rapprocher les services des citoyens, les numériser aussi pour les rendre plus accessibles.
Allez-vous mettre des dossiers concernant le Lauragais sur le haut de la pile ?
Oui, celui du canal du Midi qui est le fil conducteur de la circonscription. Un vrai travail est à faire avec Voies navigables de France. Il y a d’ailleurs beaucoup de problématiques autour de l’eau, de la biodiversité, du fluvial et des canaux dans les environnements ruraux. Je vais m’impliquer sur tous ces sujets.
Dominique Faure veut garder un œil sur la Métropole de Toulouse et la Mairie de Saint-Orens
Vous avez démissionné de votre fonction de maire de Saint-Orens et de première vice-présidente de Toulouse Métropole chargée de l’économie, de l’innovation et de l’emploi. Mais vous faites le choix de rester au conseil métropolitain et municipal. Pourquoi ?
J’ai été élue au suffrage universel pour six ans. Je ne peux pas me désintéresser de ce qu’il se passe dans ma mairie. Je n’ai aucune raison de démissionner. J’ai plutôt toutes les raisons de rester présente pour m’assurer que ce qui avait été prévu se fait.
Je ne peux pas me désintéresser de ce qu’il se passe dans ma mairie
Au conseil métropolitain, c’est pareil. J’ai initié un certain nombre de politiques publiques et je veux être sûre que la transition et que la continuité s’opère bien et que le monde économique continue à être en confiance avec la Métropole et mon successeur.
Que regrettez-vous de laisser à la mairie de Saint-Orens et à la Métropole de Toulouse ?
Je suis triste de quitter les hommes et les femmes avec lesquels j’ai travaillé. On était une équipe. J’ai énormément appris que ce soit dans ma fonction de maire ou de 1ère vice-présidente de la Métropole. Mais je reste Saint-Orennaise, métropolitaine toulousaine et, dans mon cœur, proche des gens qui vont conduire l’action politique à cette échelle. C’est un petit au revoir, mais je reviendrai régulièrement.