Remaniement municipal à Toulouse après une nouvelle démission de poids

La démission de Laurence Arribagé, adjointe au maire de Toulouse en charge des sports, a donné lieu à un remaniement municipal conséquent début février. Mais près de deux mois après, le premier adjoint, Daniel Rougé, s’apprête, à son tour, à démissionner de ses fonctions.

C’est un véritable jeu des chaises musicales qui se déroule au sein du conseil municipal de Toulouse. Après le départ de Laurence Arribagé, Jean-Luc Moudenc, le maire de la Ville rose, a annoncé, début février, une toute nouvelle répartition des délégations municipales. Pour rappel, l’ancienne adjointe chargée des sports et maire du quartier Côté Pavée a été condamnée, le 29 janvier dernier, à cinq ans d’inéligibilité et trois ans de prison avec sursis pour recels de dénonciation calomnieuse, de violation du secret professionnel et recel de prise illégale d’intérêt. Il lui est reproché d’avoir tenté de déstabiliser son adversaire Corinne Vignon, députée de la troisième circonscription de Haute-Garonne, lors des élections législatives de 2017.

À la suite de cette condamnation, Laurence Arribagé a dû quitter immédiatement ses fonctions municipales. Pour la remplacer, Jean-Luc Moudenc a décidé de confier la coordination des politiques sportives et des grands événements sportifs à Henri de Lagoutine et la mairie des quartiers Bonhoure, Guilheméry, Château de l’Hers, Limayrac et Côte Pavée à Isabelle Ferrer. Mais ce n’est pas le seul remaniement qu’a réalisé l’élu, après la démission de Laurence Arribagé.

L’opposition dénonce les changements au sein de la majorité

En effet, il en a profité pour opérer un changement au sein des mairies de quartier. Ainsi, il a confié les quartiers Capitole, Arnaud-Bernard et Carmes à Laurence Katzenmayer, la mairie des quartiers Trois Cocus, Borderouge, Croix-Daurade, Paleficat et Grand Selve à Valérie Jacquet-Violleau, les quartiers Croix de Pierre et Route d’Espagne à Jean-Paul Bouche, la mairie des Chalets, Bayard, Belfort, Saint-Aubin et Dupuy à Clément Riquet et, enfin, celle des quartiers Casselardit, Fontaine-Bayonne et Cartoucherie à Nadia Soussi.

« Un petit remaniement aurait suffi. Mais Jean-Luc Moudenc a fait le choix de réaliser une valse des maires de quartiers. Cela fait beaucoup de changements à deux ans de la fin du mandat », juge Antoine Maurice, président du groupe d’opposition Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne (TESC), qui voit là, « la révélation d’une instabilité ». « Face à tous ces changements, nous nous demandons ce qui est en train de se passer », s’interroge Antoine Maurice. Pour l’élu d’opposition, « il y a soit un problème de confiance de Jean-Luc Moudenc envers ses propres élus, soit des tensions au sein de cette majorité municipale ».

Le premier adjoint au maire de Toulouse va démissionner

Pour couronner le tout, Daniel Rougé, qui continuera à siéger au conseil municipal, va quitter sa fonction de premier adjoint au maire, selon une information révélée par La Dépêche du Midi et qu’une source interne à la Mairie a confirmé au Journal Toulousain. « Ce n’est pas anodin », estime Antoine Maurice qui « ne sait pas encore qui le remplacera ». « Ce serait bien que ce soit une femme », souhaite Isabelle Hardy, également membre de TESC, avant d’ajouter : « Il me semble que lorsqu’on a un maire homme, il serait souhaitable que le premier adjoint soit une femme. Mais je doute du fait que ce sera le cas ». Réponse ce vendredi 29 mars. Les élus, qui vont déjà devoir voter pour une nouvelle adjointe lors du conseil municipal, s’attendent effectivement à devoir élire le nouveau premier adjoint.

« Nous constatons une forme de rétrécissement de la majorité de Jean-Luc Moudenc », déclare Romain Cujives, membre du groupe TESC, qui fait notamment référence au cas de Philippe Perrin. Le conseiller municipal, anciennement délégué au vélo et à la voirie avait en effet perdu toutes ses délégations. « C’est un profil singulier et de qualité, tout comme Daniel Rougé. Mais au fur et à mesure, celles et ceux issus de la société civile sont de moins en moins représentés ou au cœur des prises de décisions de l’équipe de Jean-Luc Moudenc », estime Romain Cujives. Il poursuit : « L’ouverture de façade des campagnes électorales ne tient visiblement pas un mandant entier lorsque l’on est sous son pilotage ».