Le 5 octobre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, annonçait sa nouvelle réforme visant à provoquer « un choc des savoirs », pour élever le niveau des élèves. Ainsi, à la rentrée scolaire de septembre 2024, les cours de français et de mathématiques seront dispensés par groupes de niveau au collège ; voici comment l’académie de Toulouse va mettre en œuvre cette nouvelle mesure dans les collèges.
« Le Choc des savoirs ». C’est le nom de la nouvelle réforme scolaire annoncée en octobre dernier par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale. Celle-ci vise notamment à répartir les élèves de collège en groupes de niveau durant les cours de français et de mathématiques. Mostafa Fourar, recteur de l’académie de Toulouse, est chargé d’en assurer la mise en œuvre sur le territoire de l’ancienne région Midi-Pyrénées.
Cette nouvelle mesure s’appuie sur les évaluations PISA, qui visent à tester les compétences des élèves en lecture, sciences et mathématiques, dans les pays membres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Celles-ci font état d’un écart de performances entre les collégiens en difficulté et ceux ayant un bon niveau trop élevé : « En France, il est de 113 points, quand la moyenne de l’OCDE est de 98 points », précise Mostafa Fourar. À l’échelle nationale, ces évaluations ont également mis en évidence que ces écarts importants sont observables dans tous les établissements scolaires. C’est donc en fonction des résultats à ces tests que le pilotage de cette mesure a été acté. « La consigne est donc de créer des groupes de niveau en regard des conclusions PISA, et de limiter à 15 enfants celui des élèves les plus en difficulté », explique le recteur. Les dotations étant affectées en conséquence.
Mais attention, la mise en place des groupes de niveau ne signifie pas la création de classes de niveau comme le rappelle l’académie : « Les classes restent hétérogènes, simplement, lors des cours de français et de maths, les élèves seront pris en charge séparément pour bénéficier de pédagogies différenciées. »
Ainsi, les élèves seront répartis sur trois niveaux ; le 1 correspondant aux enfants rencontrant de grandes difficultés en français et en mathématiques, le 2 regroupant les élèves moyens et le 3 les bons et très bons éléments. À Toulouse, les résultats aux évaluations nationales de 6e montrent que la proportion de collégiens en difficulté est moindre qu’à l’échelle nationale : « Dans l’académie, 9% des élèves se positionnent dans le niveau 1 en français contre 11,4% au niveau national. De même, en mathématiques, 11,5% se trouvent dans le niveau 1 sur notre territoire, contre 14,9% en moyenne, en France », calcule Mostafa Fourar. Ce qui signifie que l’académie compte moins d’enfants de 6e en difficulté qu’ailleurs dans l’Hexagone. De même, la proportion de bons élèves y est plus importante.
Dans l’académie de Toulouse, le rectorat a ainsi arrêté les effectifs maximums par niveau en fonction justement de la répartition des élèves, et donc de leurs résultats PISA. Les groupes de niveau 1 seront donc limités à 15, comme le veut la réforme, le niveau 2 à 26 collégiens et le niveau 3 à 30 élèves. « Les dotations sont allouées aux établissements en tenant compte de leur positionnement, ou non, en zone d’éducation prioritaire, et du nombre d’élèves identifiés comme étant en difficulté », détaille le recteur. Pour assurer cette nouvelle organisation, l’académie estime que 202 postes seront nécessaires. Pour les financer, « nous allons d’abord récupérer 60 équivalents temps plein (ETP) issus de la suppression de l’heure de renforcement en 6e, puis nous complèterons avec une dotation de 142 ETP », assure Mostafa Fourar. Mais encore faudra-t-il les trouver…
Conscient de la crise des vocations d’enseignants, résultant d’un manque d’attractivité du métier, le rectorat lance une vaste campagne de recrutement dès ce mois de janvier : « Nous embauchons 50 contractuels en mathématiques et 50 en français, pour l’ensemble des départements de l’académie. Nous aurons ainsi le temps de les former d’ici à la rentrée 2024. »
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