À la rentrée prochaine, les professeurs de l’Académie de Toulouse, comme partout en France, vont voir leur rémunération augmenter. Des hausses sans conditions, mais également du volontariat revalorisé.
Le président de la République Emmanuel Macron et le ministre de l’Éducation Pap Ndaye veulent revaloriser le métier de professeur, en passant, cette fois-ci par la rémunération. Pour ce faire, une enveloppe nationale de 3 milliards d’euros a été débloquée, dont 120 millions d’euros seront alloués à l‘Académie de Toulouse, qui concentre les départements de l’Ariège, de l’Aveyron, de la Haute-Garonne, du Gers, du Lot, des Hautes-Pyrénées, du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Les salaires des professeurs de l’Académie de Toulouse vont ainsi augmenter.
Le recteur de l’Académie Mostafa Fourar a détaillé les mesures qui s’appliqueront aux professeurs de la région. Tout d’abord, sur les 120 millions d’euros, 88 seront attribués pour la partie “socle” (part de rémunération commune à tous les enseignants) qui prévoit une augmentation de la rémunération de tous les professeurs, sans conditions : 100 euros nets par mois supplémentaires qui correspondent à la hausse de l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (ISAE) et de l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (ISOE). Une augmentation de la prime d’attractivité, due aux professeurs débutants, aura également lieu à la rentrée prochaine à hauteur de 200 euros nets par mois. Ceux-ci verront parallèlement leur salaire passer de 1 926 euros nets par mois à 2 076 à la rentrée prochaine.
À ces annonces s’ajoutent des modifications de la partie “pacte”, participations supplémentaires des professeurs dans l’éducation, sur la base du volontariat. Pour l’Académie de Toulouse, 32 millions d’euros y sont consacrés. Cela concernera des missions dites “prioritaires” à hauteur de 1 250 euros par an pour 18h annuelles telles que le soutien et l’approfondissement en français et en mathématiques des élèves de 6e par des professeurs du premier degré ou encore des remplacements en cas d’absence de courte durée d’un autre enseignant dans les collèges et lycées.
Les promotions et évolutions de carrières seront également facilitées et accélérées. Ainsi les professeurs pourront accéder plus rapidement aux grades supérieurs. Ces grades étant synonymes de meilleure rémunération. L’objectif de cette mesure est de revaloriser « une profession qui ne plaît plus autant qu’avant », déplore le recteur Mostafa Fourar. Ce dernier compte sur ces nouveautés pour redonner envie de postuler dans l’enseignement. « Le dynamisme de la profession doit également passer par l’attractivité économique », confie-t-il. L’appel est lancé.
Le syndicat SNES-FSU Toulouse s’oppose à ces nouveautés. Ils dénoncent l’insuffisance de la revalorisation du “socle” avec des mesures « qui ne permettent même pas de rattraper ce qui a été perdu ces dernières années, et des augmentations qui sont parfois inférieures à l’inflation sur les 12 derniers mois ! » indique-t-il sur son site internet. Quant au “pacte”, il s’oppose à la nature même de l’initiative. « Travailler plus pour gagner plus », ou plus certainement « travailler plus pour s’épuiser plus ». Pour le syndicat, « il est surtout une réponse provocatrice, hors-sol et irresponsable aux légitimes revendications de revalorisation salariale ».
Florian Lefebvre
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