Dans une pétition et une lettre ouverte adressée au maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, l’association Droit au logement 31 et le Centre solidaire Abbé Pierre réclament l’attribution de nouveaux locaux et le relogement des habitants du Pavillon Nanta de l’hôpital La Grave, promis à la démolition.
C’est ce que l’on appelle un ascenseur émotionnel. Jusqu’à l’été dernier, les associations Droit au logement 31 (DAL31) et le Centre solidaire Abbé Pierre avaient bon espoir d’obtenir de la mairie de Toulouse de nouveaux locaux et le relogement des habitants sans logis du pavillon Nanta de l’hôpital La Grave de Toulouse. Celui-ci étant promis à la démolition, dans le cadre d’un projet de construction d’une résidence de luxe. « Les discussions, entamées en février 2019 avec Daniel Rougé, l’élu en charge des solidarités, s’étaient très bien passées. Il s’était montré ouvert et nous étions parvenus à un accord », raconte Nina Condeço, une des porte-paroles du Dal31. Elle affirme en effet qu’une convention d’occupation d’un nouveau local, validée par les services municipaux, était prête à être signée en juin dernier. Tel n’a pas été le cas.
« Il semble, qu’après avoir été réélu, la posture de Jean-Luc Moudenc, devenu notre unique interlocuteur sur ce dossier, a changé à notre égard. Et, du jour au lendemain, il a balayé le projet d’un revers de main et nous a laissé sans nouvelle », déplore Nina Condeço. Ce n’est que le 19 novembre dernier, que les associations ont reçu un courrier du maire leur indiquant « qu’en raison de la crise sanitaire à laquelle nous sommes confrontés, la collectivité ne possède plus les mêmes moyens » et qu’il ne peut donc pas « signer cette convention, telle qu’elle avait été imaginée ». Une douche d’autant plus froide que les associations venaient d’apprendre que la mairie avait initié une procédure d’expulsion à leur encontre et celle des habitants du pavillon Nanta, considéré comme un squat… C’était en janvier dernier : « Au moment même où elle nous faisait visiter nos futurs locaux ! Il y a eu un véritable double jeu, de la malhonnêteté de la part de Jean-Luc Moudenc », juge Nina Condeço.
Dans une pétition et une lettre ouverte adressée à Jean-Luc Moudenc, les associations réclament donc leur relogement ainsi que la levée de cette action en justice. La date du procès n’a pas encore été fixée : « Cela laisse un peu de temps », selon le porte-parole du Dal31. Tout comme les démarches que devra faire la mairie pour renouveler le permis de démolir le pavillon Nanta, qui expire ce samedi 12 décembre. Sollicité, Jean-Luc Moudenc n’a pas souhaité réagir à ces mises en cause. La Mairie de Toulouse indique toutefois que le dossier sera abordé lors du Conseil municipal de ce vendredi 11 décembre.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires