Cabernet-Sauvignon, Syrah ou Pinot Gris… Nous ne parlons pas ici d’assemblages pour une cuvée de bon vin, mais de la collection de T-shirts de la marque Petit Cépage. Une ligne de vêtements lancée en février 2019 par trois copains gersois… de 20 ans d’âge.
Les coupes sont sobres. Bordeaux, brun kaki ou bleu marine, tous les vêtements de la marque Petit Cépage se déclinent dans des teintes unies. Arborant des slogans comme ”Je ne suis pas vieux je suis millésimé” ou ”Le vin c’est la vie”, les articles de cette nouvelle griffe gersoise affichent un attachement au terroir comme à un art de vivre à la française. « Nous développons nos collections avec le souci de maintenir un équilibre entre une forme d’élégance et un ton drôle et décontracté », commente Paul Mercier, l’un des trois jeunes fondateurs de la société.
À tout juste 22 ans, c’est avec deux amis rencontrés sur les bancs du lycée, à Lectoure, que cet étudiant en commerce dans une école toulousaine s’est lancé le pari de créer une marque de vêtements respectueux de l’environnement et qui défendent savoir-faire et terroir français. « Toutes nos marchandises sont réalisées à base de cotons certifiés bio et Fair Wear, garantissant ainsi les conditions de travail des ouvriers. Les sweats et les sacs en tissus intègrent 15% de polyester recyclé. Pour proposer au maximum des produits fabriqués en France, nos articles sont brodés à Biarritz et floqués à Toulouse.
Par ailleurs, nous entretenons des partenariats avec des vignerons qui mettent en place des points de vente dans leurs caves », explique Paul Mercier. Si, pour le moment, les pièces sont assemblées au Bangladesh, les jeunes entrepreneurs ne désespèrent pas de relocaliser la production quand le volume des commandes le permettra.
C’est après une année sabbatique et deux voyages, en 2018, que le co-fondateur de Petit Cépage suggère à ses futurs associés de se lancer dans la confection. « Nous avions déjà l’intention de monter une société. Encore fallait-il trouver l’idée. J’ai d’abord passé six mois à enseigner le français à Madagascar. J’en ai gardé la volonté de donner une dimension humanitaire au projet. C’est ensuite en Angleterre, où les gens me parlaient sans cesse du vin et de la mode française, que s’est cristallisée l’envie de créer une marque de vêtements », se remémore-t-il. En quelques mois, les trois complices dessinent le logo, une grappe de raisin et une épinette entourées d’un liseré tricolore, et déposent le nom de la société. La graine Petit Cépage est plantée et les premières ventes démarrent en février 2019.
Mais l’aventure n’est pas gagnée d’avance. « Quand nous avons reçu le colis avec 1100 pièces, nous nous sommes dits : “Si ça ne marche pas, on va devoir porter des sweats et des T-shirts Petit Cépage toute notre vie” », s’amuse Paul Mercier. Heureusement, le bouche-à-oreille fonctionne et les réseaux sociaux tombent sous le charme de leur humour « so frenchie ». Fidèle au vœu humanitaire de Paul Mercier, 5 % des recettes sont dédiées à l’achat de fournitures scolaires au profit d’une association d’alphabétisation malgache. En attendant d’élargir leur gamme à d’autres accessoires, les anciens camarades de classe mûrissent le prochain sweat de leur cru.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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