RELOOKING. Il est révolu le temps où s’habiller de façon “éthique” était synonyme de porter un poncho en poils de yack et des pantalons difformes. Face à une demande des consommateurs, encore marginale mais grandissante, pour des vêtements à la fibre plus responsable, des marques de prêt-à-porter tentent de se faire une place dans nos placards. Elles misent sur des matières plus respectueuses de l’environnement, une main-d’oeuvre justement rémunérée, une production relocalisée ou le recyclage. Tout en n’oubliant pas d’épouser le style de leur époque. Zoom sur ces entreprises qui verdissent notre dressing.
Depuis mercredi, le lancement des soldes marque le début d’une frénésie consumériste. Plus de 38 millions de Français ont profité des rabais hivernaux pratiqués par les commerçants l’an dernier selon un sondage Toluna, commandé par le magazine de la grande distribution “LSA”. Ce sont les produits textiles qui restent les plus prisés. 72% des clients ont ainsi jeté leur dévolu sur les chaussures, vêtements et autres accessoires.
Cette surconsommation collective n’est pas sans conséquences, car les vêtements aussi ont un impact sur l’environnement. Comme le souligne Mistra Future Fashion, programme de recherche pluridisciplinaire dont le but est de favoriser une consommation durable, les produits textiles laissent une empreinte écologique par leur fabrication, leur usage et leur recyclage. Plus précisément, Greenpeace énumère « l’utilisation importante d’eau potable (2 500 litres pour un t-shirt, ndlr) et d’énergie, la consommation de pesticides pour la culture du coton, la pollution des rivières et des terres agricoles, les émissions de gaz à effet de serre. »
La fabrication des produits textiles, et donc son industrie, serait l’une des plus polluantes au monde, après celle du pétrole. À elle seule, la culture du coton absorbe 25 % des insecticides et 10 % des herbicides selon l’Organisation mondiale de la santé, qui précise qu’en 2016, plus de la moitié de cette culture était génétiquement modifiée. Sans compter l’utilisation massive de matière synthétique dans la confection de vêtements, puisque 60 % d’entre eux sont composés de polyester : « Ce dernier émet près de trois fois plus de CO² que le coton, peut mettre plusieurs décennies à se dégrader et pollue l’environnement marin avec des microfibres de plastique », constate Greenpeace.
À cela vient s’ajouter l’utilisation même du vêtement. Par son lavage, une cinquantaine en moyenne par textile selon les référentiels français mis en place par l’Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie (Ademe), il entraîne notamment l’eutrophisation de l’eau, c’est-à-dire la dégradation de sa qualité.
Pour limiter ces conséquences, la loi de transition énergétique pour la croissance verte, même si elle n’est pas contraignante, permet aux entreprises vertueuses d’afficher sur leurs étiquettes, leurs principales caractéristiques environnementales. Ces dernières donnent ainsi aux consommateurs une information claire quant à l’impact écologique des vêtements qu’ils achètent.
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