CONSCIENCE – Le festival lotois est bien plus qu’une succession de concerts. Si on y vient pour ses grosses têtes d’affiche, on aiguise aussi son sens citoyen.
didier-rivet« Si un festival n’est que militant ou qu’artistique, il lui manque une jambe », lance Jean-Claude Chastanet, directeur d’Ecaussytème pour résumer la philosophie du festival. Ce rendez-vous est né voilà 15 ans, dans la tête d’habitants du village. « Tout est parti du comité des fêtes : le groupe avait une sensibilité écolo, et comme nous sommes sur un causse calcaire, dans une région très fragile, cela s’est fait naturellement ».
En 2007, dès l’apparition des premiers gobelets consignés, Ecaussystème les propose aux festivaliers. Aujourd’hui, le système a été doublé d’un geste solidaire : lorsqu’ils rendent leurs verres, les participants peuvent reverser le montant de la consigne à trois associations partenaires de l’événement. Ecaussystème a aussi été un des pionniers dans l’installation de toilettes sèches, dès 2008.
Au fil des années, le festival étoffe sa programmation et invite notamment des artistes engagés. Cette année, Manu Chao, Keny Arkana, ou les Motivés donneront de la voix. Mais l’équipe décide surtout de donner du sens aux moments de pause, en journée ou entre les concerts. « Lors d’un festival, les gens sont détendus et ouverts. Si on leur offre la possibilité de réfléchir, de donner, de signer une pétition, cela fonctionne », souligne le directeur. Pour les y encourager, un forum accueille ONG et associations, mais aussi des conférences. Cette année, Gynécologues sans frontières et un journaliste syrien viendront par exemple témoigner. Le festival n’oublie pas non plus ses liens avec le terroir : des producteurs locaux « dans la mesure du possible bio », précise Jean-Claude Chastanet, proposeront aussi leurs produits. Un pari réussi puisque Gignac, 680 âmes en hiver, se métamorphose l’espace d’un week-end en véritable petite ville de 30 000 personnes.
Infos pratiques
28, 29 et 30 juillet
Tarifs : à partir de 30 €
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