MIAM. Et si les crises agricoles avaient aussi du bon ? Le mérite d’avoir mis producteurs et consommateurs à la même table. Aujourd’hui, ils trouvent ensemble un terrain d’entente autour de la qualité. Celle qui permet aux uns de mieux vivre de leur travail et aux autres de retrouver confiance. De quoi mieux produire, mieux vendre, mieux cuisiner, mieux manger. Cette semaine, le JT part à la rencontre de ceux qui nous ouvrent pupilles et papilles.
Avec 250 produits sous signes officiels de qualité, la région Occitanie est la plus labellisée de France. Presque tous seront d’ailleurs présentés lors du Salon SISQA, organisé par le Conseil Régional, qui se tiendra du 8 au 11 décembre, au Parc des expositions de Toulouse.
L’occasion de promouvoir le patrimoine et la gastronomie locale mais aussi toute une filière agricole qui représente un chiffre d’affaires annuel de 21.5 millions d’euros. Une qualité alimentaire devenue un des emblèmes de la région mais dont le concept reste flou. Ainsi, ce terme regroupe aussi bien « la composition des produits que leur qualité sanitaire, leur valeur nutritionnelle que les caractéristiques liées aux procédés (production biologique, bien-être animal, absence d’OGM, protection de l’environnement, commerce équitable, conditions de travail) », selon l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Pour garantir la conformité minimale des produits alimentaires avec ces normes, le Code rural et de la pêche maritime définit les signes d’identification de la qualité et de l’origine : appellation d’origine protégée (AOP), appellation d’origine contrôlée (AOC), l’indication géographique protégée (IGP), le Label rouge, la spécialité traditionnelle garantie (STG) et l’agriculture biologique.
Mais la mise en place de dispositifs valorisant les produits de qualité, ne doit pas masquer les difficultés que rencontre toute une filière. Depuis 2015, les agriculteurs dénoncent des prix payés aux producteurs en chute libre alors que ceux à la consommation augmentent. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a annoncé une enveloppe globale de 23 millions d’euros pour venir en aide aux producteurs laitiers, après avoir adopté un plan de soutien à l’élevage et aux céréaliers l’année dernière.
Pallier au plus pressé, certes, mais beaucoup optent plutôt pour un changement de mode de production, «solutions plus durables», selon un conseiller en agriculture bio. En Occitanie, 6 500 exploitations sur 72 000, affichent une production bio en 2015, soit une augmentation de 13,3% par rapport à l’année précédente. Alors, celle-ci peut-elle représenter une porte de sortie de crise ?
Pour l’expert, certainement : « Les exploitations bio ont tendance à mieux fonctionner que les traditionnelles, la marge de progression est encore importante et les prix restent stables. Mais tout dépend de la filière. » En Occitanie, la production de viande bio par exemple est encore sous-développée. Un marché qui reste donc à ouvrir et peut-être de nouvelles possibilités qui s’offrent à l’agriculture.
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