En Occitanie, 335 000 personnes occupent un emploi dont la mission est intrinsèquement liée aux enjeux environnementaux. Sans être gage de bonnes pratiques, ces emplois dits “verts” ou “verdissants” ont progressé moins vite que l’ensemble de l’emploi dans la région.
Le signal n’est pas bon. « En dix ans, les emplois dits “verts” et “verdissants” ont progressé moins vite que l’ensemble de l’emploi en Occitanie », observe l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dans une étude intitulée ”12 000 emplois verts en Occitanie”.
Réalisée en partenariat avec la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), cette enquête a recensé les métiers « qui permettent de préserver et restaurer l’environnement, ou qui évoluent ou sont amenés à évoluer pour prendre en compte la dimension environnementale » dans la région en 2018.
Dans la catégorie des emplois dits “verts”, l’étude de l’Insee mêle les métiers dont la mission est clairement identifiée comme œuvrant à la protection de la nature et de l’environnement (un quart d’entre eux) et d’autres dont la mission est directement liée aux enjeux environnementaux, sans que cette appellation soit gage de bonnes pratiques.
Ainsi, sur les 12 000 emplois “verts” de la région (0,5 % de l’emploi en Occitanie), près de 40 % relevaient du domaine de l’assainissement et du traitement des déchets (agents de déchetterie ou de station d’épuration, éboueurs, etc.) et 36 % étaient liés à la production d’eau ou d’énergie. Principalement des agents techniques travaillant dans des centrales électriques ou des usines de production d’eau potable.
Dans leur étude, la Dreal et l’Insee se sont également penchés sur les emplois qualifiés de ”verdissants” « dont la finalité n’est pas environnementale mais dont le contenu évolue ou est amené à évoluer pour intégrer les enjeux environnementaux ». Un champ très élargi qui inclut les professions de secteurs, parfois traditionnellement considérés comme polluants, mais soumis à de nouvelles normes et certifications environnementales (ISO) comme le bâtiment, qui se tourne progressivement vers l’écoconstruction, le transport ou le tourisme.
« Dans l’industrie, les professions retenues sont confrontées aux enjeux de la consommation d’énergie, de l’allègement du prélèvement d’énergie, de l’allègement du prélèvement de ressources naturelles (eau douce par exemple) à et de la maîtrise des rejets polluants. Les professionnels du transport sont concernés par la réduction de la dépendance aux hydrocarbures, la lutte contre la pollution de l’air, mais aussi l’optimisation de la chaîne logistique qui constituent des leviers de la transition écologique », justifie l’Insee.
On trouve ainsi, parmi les 69 métiers ”verdissants”, des maçons, des architectes, des spécialistes de l’isolation, des mécaniciens ou encore des chauffeurs routiers. « Des métiers majoritairement masculins (8 hommes pour 2 femmes) et souvent occupés par des personnes peu diplômées », précise l’institut de sondage qui dénombrait 323 000 personnes travaillant dans des secteurs ”verdissants” en 2018. Soit 14,5 % de l’emploi régional.
En cumulant les emplois “verts” et “verdissants”, l’Insee estime que 335 000 personnes travaillaient dans “l’économie verte” en Occitanie en 2018. Ce qui représentait alors 15 % de l’emploi régional total. Néanmoins, l’institut de sondage souligne qu’en raison de la crise de 2008, « les emplois en lien avec l’environnement ont progressé moins vite que l’ensemble de l’emploi régional ». Une diminution relative qui est due au recul d’emplois verdissants dans le bâtiment (-6 % en 10 ans).
Enfin, l’étude ”12 000 emplois verts en Occitanie” révèle surtout la part infime de métiers directement liés à la protection de la nature et de l’environnement. En effet, en 2018, les techniciens, ingénieurs ou cadres techniques spécialisés dans l’environnement et le traitement des pollutions ne représentaient que 25 % des métiers ”verts”, soit 3 000 emplois ou 0,12 % de l’emploi régional total.
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