Ce jeudi 22 février, le tribunal correctionnel d’Albi a relaxé le rappeur Médine, suite à son geste controversé de jouer aux fléchettes sur les portraits d’élus locaux. Une décision qui déplaît aux deux intéressés, Bernard Carayon, maire de Lavaur, et Frédéric Cabrolier, député RN de la première circonscription du Tarn.
Le jugement vient de tomber. Le tribunal correctionnel d’Albi a rendu son verdict dans l’affaire opposant le rappeur Médine au Parquet, suite à sa vidéo où on le voyait jouer aux fléchettes sur les portraits du maire de Lavaur, Bernard Carayon, et du député RN de la première circonscription du Tarn, Frédéric Cabrolier. L’artiste était poursuivi par les élus pour « provocation publique à la commission d’un crime ou d’un délit non suivi d’effet », mais il a été relaxé, selon le communiqué émanant de ses avocates.
Cette décision, bien que susceptible d’appel, est saluée par l’équipe juridique de Médine comme une victoire pour la liberté d’expression artistique. Ses avocates déclarent : « Dans un monde où les frontières de l’expression artistique sont parfois contestées, cette décision réaffirme que la création artistique ne doit pas être entravée par la crainte de la censure ou de la répression. Il nous est cher que nos artistes aient le droit de se prononcer sur les sujets d’actualités, d’interroger les valeurs de la société et de susciter la réflexion sans être étouffés, censurés, ou pire, stigmatisés. »
Relaxey 😎 pic.twitter.com/n6nUXB4QFk
— Médine (@Medinrecords) February 22, 2024
Toutefois, cette décision n’est pas sans susciter de vives réactions. Le maire de Lavaur, Bernard Carayon, a exprimé son mécontentement dans un communiqué, qualifiant Médine d’ « ennemi de la République » et de « compagnon de route des Frères Musulmans ». Il dénonce une décision qui, selon lui, accorde une immunité aux menaces ou aux appels à la violence dirigés contre les élus.
L’élu tarnais entend ainsi faire appel de cette décision et compte sur le Parquet d’Albi pour rétablir ce qu’il considère comme l’honneur bafoué de la justice. Par ailleurs, il envisage également de porter plainte au civil pour que le préjudice subi soit « reconnu et réparé ».
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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