Ce dimanche 18 février, de nouvelles confrontations ont eu lieu entre les manifestants anti-A69 et les forces de l’ordre à Saïx dans le Tarn. Des militants occupent toujours les arbres de la ZAD nommée la Crem’arbre, mais ils n’ont désormais plus accès à de l’eau ou à de la nourriture, selon les collectifs. Cette situation crée d’importantes tensions ce week-end et divise de plus en plus les opposants à l’A69 et la préfecture du Tarn.
Les tensions s’intensifient entre les opposants au chantier de l’autoroute entre Castres et Verfeil et la préfecture du Tarn. Ce dimanche 18 février, les manifestants et les forces de l’ordre ont de nouveau fait l’objet de confrontations au niveau de la ZAD créée contre l’A69, sur la commune de Saïx. Les différentes associations qui luttent contre l’autoroute avaient donné rendez-vous sur le site de la Crem’arbre afin de venir soutenir les militants qui occupent encore les arbres situés sur le tracé de l’A69. Cette action permettait également de venir apporter de l’eau et de la nourriture aux “écureuils” qui se retrouvent depuis quelques jours « assiégés » par les forces de l’ordre. Seulement, la mobilisation ne s’est pas déroulée comme prévu.
Les événements ont laissé place à des versions divergentes. Selon les informations relayées par le préfet du Tarn, un rassemblement non autorisé a réuni environ 150 individus, en dépit d’un arrêté préfectoral interdisant toute manifestation dans la zone. Les autorités rapportent que des affrontements violents ont ensuite éclaté, marqués par des attaques contre les forces de l’ordre, incluant des jets de cocktail Molotov. Selon le bilan communiqué par les services de l’État, trois gendarmes ont été blessés lors des heurts, et un manifestant a dû être évacué. De plus, deux engins de chantier ont été incendiés dans une entreprise voisine. Les autorités ont alors procédé à six interpellations, condamnant fermement les dégradations et les attaques perpétrées contre les forces de l’ordre.
Cependant, la version des collectifs opposés au projet de l’A69 contraste avec celle des autorités. Selon eux, le rassemblement visait à exprimer un soutien aux grimpeurs qui se trouvent actuellement dans les arbres de la Crem’arbre, ainsi qu’à tenter de les ravitailler en eau et en nourriture, ces derniers étant selon les manifestants perturbés par les forces de l’ordre depuis plusieurs jours. Les militants affirment avoir été la cible d’actions répressives nocturnes, mettant en danger la vie des “écureuils”. Ainsi, ils assurent que leur mobilisation était non-violente. Ils démentent toute agressivité de leur part, mais dénoncent une intervention brutale des forces de l’ordre, y compris l’utilisation excessive de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes, provoquant plusieurs incendies.
Les collectifs pointent également du doigt la présence de deux véhicules blindés “Centaure”, l’un d’eux ayant terminé embourbé près de la Crem’arbre. Les manifestants semblent déterminés et appellent à nouveau à l’arrêt immédiat du projet de l’A69.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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