D’après le dernier baromètre Arthur Lloyd, Toulouse serait la métropole la plus menacée par l’objectif de Zéro artificialisation nette (ZAN) à l’horizon de 2050. Il n’en est rien, d’après Jean-Luc Moudenc, maire de la Ville rose et président de Toulouse Métropole.
Toulouse est la métropole la plus attractive de France, selon le dernier baromètre Arthur Lloyd. « Cela montre que le développement de Toulouse est reconnu. C’est flatteur pour la ville », se réjouit Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, qui ajoute : « Ce développement n’est d’ailleurs pas que quantitatif, mais aussi qualitatif puisque nous sommes en tête de ce classement pour l’attractivité économique, les transports, la transition écologique et la qualité de vie ». Mais le revers de la médaille de cette attractivité est que la Ville rose serait, toujours d’après l’étude d’Arthur Lloyd, la plus menacée par l’objectif de Zéro artificialisation nette (ZAN) à l’horizon de 2050 qu’impose la loi Climat et résilience du 22 août 2021. Ainsi, selon le baromètre Arthur Lloyd, il manquerait 3 155 hectares à Toulouse entre 2021 et 2030 pour loger les habitants et développer le territoire.
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— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) February 8, 2024
« Je me félicite du palmarès qui a été publié il y a quelques jours, par le très référencé cabinet Arthur Loyd, plaçant la métropole de #Toulouse au premier rang de toutes les métropoles ! » 🎙️ pic.twitter.com/3AghGdbH2Q
Un chiffre « alarmiste » que conteste Jean-Luc Moudenc. « En réalité, il ne concerne pas la métropole de Toulouse, mais ce qu’Arthur Lloyd appelle l’aire de rayonnement des métropoles. Le cabinet a donc additionné la consommation foncière de la collectivité avec celles de tous les Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) autour. Or, celle de la métropole a été extrêmement vertueuse », assure-t-il avant d’indiquer « qu’en termes de population, Toulouse est la sixième métropole française, alors qu’en termes de consommation foncière entre 2011 et 2021, période de référence posée par la loi, elle arrive à la treizième place ». Précisément, 1 114 hectares ont été consommés dans la métropole sur la période. « Les 3 155 hectares représentent donc la consommation foncière des EPCI autour de Toulouse qui ont davantage consommé d’espace », estime le maire.
Et en ce qui concerne la période actuelle et à venir, soit de 2021 à 2031, Jean-Luc Moudenc précise que « dans le nouveau Plan local d’urbanisme intercommunal et Habitat (PLUi-H), la Métropole divisera par deux la consommation foncière de 2011 à 2021 ». « La difficulté qu’évoque Arthur Lloyd nous l’avons contournée », affirme l’élu. Au prix de quelques sacrifices, toutefois. Toulouse a ainsi dû revoir sa copie à Paléficat où le nombre de logements à construire est passé de 7 000 à 4 500. « Nous avons en effet dû réduire le projet de près de moitié dans ce quartier qui est le dernier de Toulouse où l’urbanisation expansive est possible », précise le maire qui n’a pas été le seul à devoir réduire la voilure. « Cette loi nous crée des contraintes considérables. Tous les maires ont dû faire des sacrifices », souligne le président de la Métropole.
Mais il assure que « la croissance de la ville n’en sera pas bridée », pour autant. « Nous n’avons pas réduit le nombre d’emplois ni de logements sur la période », informe l’élu. Et pour le permettre, la Métropole de Toulouse, qui s’attend à accueillir 5 100 emplois et 9 500 habitants par an sur son territoire dans les années à venir, a misé sur la construction en hauteur. « Nous allons construire un peu plus haut puisque nous devons accueillir autant d’habitants, mais avec moitié moins de superficie » note l’élu. Ce qui a notamment déjà été fait à Montaudran ou à la Cartoucherie, des quartiers qui ont bénéficié d’un renouvellement urbain. Et cela devrait donc continuer en ce sens. Une politique d’urbanisation qui n’est toutefois pas vraiment au goût des Toulousains.
« Les habitants ne sont pas demandeurs de hauteur. Ils y sont même réticents. Il faudra donc leur expliquer que nous n’allons pas reproduire les erreurs d’urbanisme des années 1950. Nous n’allons pas refaire des tours comme au Mirail ou aux Izards, mais plutôt ce qui a été réalisé dans le quartier de Montaudran ou à la Cartoucherie », garantit le président de la Métropole de Toulouse. Ce dernier précise d’ailleurs qu’il « demande, depuis quelques années, aux promoteurs et aux architectes un saut qualitatif sur le plan architectural ». « Il ne faut pas se dire que hauteur est synonyme d’horreur. Il faut que les gens reconnaissent que c’est beau », souhaite Jean-Luc Moudenc qui prône également la densification de la végétation.
« La contrepartie de la hauteur doit être la végétalisation. Autrefois, quasiment toute la parcelle était occupée par la construction qui était plus basse. Aujourd’hui, l’une des moitiés de la parcelle est consacrée à la construction qui se fait plus en hauteur et l’autre à la plantation d’arbres et au végétal. Je crois que c’est à cette double condition, c’est-à-dire à la fois un saut qualitatif sur le plan architectural et à la fois une végétalisation beaucoup plus forte, assortis d’équipements publics, que nos concitoyens accepteront cette évolution de l’urbanisme », estime le maire avant de préciser que sa majorité, à la tête de la Mairie et de la Métropole de Toulouse depuis dix ans, n’a « pas attendu l’objectif Zéro artificialisation nette pour s’y mettre ».
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