La qualité de l’air s’est améliorée à Toulouse en dix ans entraînant un recul de l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé. La mortalité liée aux émissions de polluants est effectivement en baisse.
En dix ans, la qualité de l’air s’est indéniablement améliorée. C’est ce qui ressort d’une étude sur les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique menée par Atmo Occitanie, en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie et le Centre régional d’études, d’actions et d’informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité – Observatoire régional de la santé (CREAI-ORS Occitanie), sur le territoire du Plan de protection de l’atmosphère (PPA) de l’agglomération toulousaine qui compte 117 communes. Entre 2009 et 2019, les concentrations annuelles des particules fines (PM2.5) ont ainsi baissé de 40% et celles du dioxyde d’azote (NO2) de 17%.
Une amélioration qui a entraîné un recul de l’impact de la pollution de l’air sur la santé, notamment une baisse significative de la mortalité des 30 ans et plus. En effet, le nombre de décès attribuables aux particules fines est passé de 159 par an pour 100 000 habitants en 2009 à 73 en 2019, soit une diminution de 54%. « Un pas important a été fait », relève Dominique Tilak, directrice générale d’Atmo Occitanie. Constat identique pour le dioxyde d’azote. La part de décès attribuables au NO2 a effectivement baissé de 30% dans l’agglomération de la Ville rose en 10 ans. Il était de 19 par an pour 100 000 habitants en 2019 contre 27 en 2009.
Des décès qui diminuent, mais restent « de trop ». « Si on respectait la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les concentrations annuelles de PM2.5 (5 µg/m3, NDLR), 73 décès par an pour 100 000 habitants pourraient être évités », souligne Sylvie Cassadou, médecin épidémiologiste. Il en est de même pour les décès liés au dioxyde d’azote, dont la valeur guide de l’OMS est de 10 µg/m3. « Il faudrait réduire notablement les concentrations pour y parvenir », note Dominique Tilak. En effet, elles étaient de 10,31 µg/m3 pour les PM2.5 et de 18,05 µg/m3 pour le NO2 en 2019 sur Toulouse et son agglomération.
Si les concentrations de ces polluants dépassent les recommandations de l’OMS sur l’ensemble du territoire, certaines populations sont plus impactées que d’autres. En effet, les plus défavorisées sont davantage vulnérables à une exposition à la pollution de l’air. Pour preuve, elles étaient exposées à des concentrations en PM2.5 5% plus forte en 2009 que la population la moins défavorisée, contre 8% en 2019. Une différence qui s’est donc accentuée avec le temps. « Les inégalités se sont accrues, même si la qualité de l’air s’est améliorée », indique Sylvie Cassadou, médecin épidémiologiste au CREAI-ORS Occitanie.
Et ces inégalités sont encore plus fortes quand il s’agit de santé. En 2009, la mortalité attribuable aux particules fines augmentait effectivement de 26% entre les populations les moins défavorisées et les plus défavorisées. Un écart qui s’est accru là encore puisqu’il se portait à 30% dix ans plus tard. Si les populations défavorisées sont ainsi davantage touchées, c’est pour plusieurs raisons selon l’étude : des « conditions de vie plus difficiles (conditions de travail et de logement, accès aux soins, alimentation, prise en compte des messages de prévention), et du lieu de vie qui peut être exposé à des concentrations de polluants atmosphériques plus élevées ».
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