La Banque Alimentaire de Toulouse constate un nombre de bénéficiaires grandissant depuis quelques mois. Les dons deviennent insuffisants face à cette hausse. La Banque Alimentaire compte ainsi beaucoup sur sa grande collecte nationale qui aura lieu les 24, 25, 26 et 27 novembre prochains pour renflouer ses stocks.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le nombre de nouveaux bénéficiaires à l’aide alimentaire a augmenté de 17 % à Toulouse ces derniers mois. « Il est en hausse depuis le premier trimestre. Nous avions 20 000 bénéficiaires par semaine. Là, nous en comptons entre 22 000 et 25 000 », indique Aurélie Racine, la directrice de la Banque Alimentaire de Toulouse.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette hausse du nombre de bénéficiaires. « C’est notamment lié à l’inflation, et à l’augmentation du prix des aliments et du carburant. Tout coûte plus cher. La crise énergétique est également en cause. La hausse du coût de l’énergie ne nous a pas encore bousculés, mais cela ne va pas tarder », prévoit Aurélie Racine.
Ces nouveaux bénéficiaires à l’aide alimentaire sont majoritairement des familles. « Ce sont des personnes avec des enfants, surtout des familles monoparentales. Les personnes seules avec enfants sont les plus en difficulté. Mais nous observons aussi une recrudescence des étudiants. La moitié des bénéficiaires à l’aide alimentaire ont moins de 25 ans aujourd’hui », constate la directrice.
Près de 30 ans après la création de la Banque Alimentaire, le visage des bénéficiaires a effectivement bien changé. « Ce sont des personnes qui travaillent et qui ont un logement. Ce sont des gens comme vous et moi. On ne les imaginerait pas dans une épicerie solidaire et sociale… C’est pourtant une réalité », souligne Aurélie Racine.
Si le besoin à l’aide alimentaire augmente, ce n’est pas le cas des dons. « Ils sont de moins en moins réguliers, de moins en moins nombreux et de moins en moins importants. Nous avons 20% de dons en moins par rapport à l’année dernière. La générosité reste toutefois conséquente, mais pas suffisamment par rapport à la marée de bénéficiaires qui monte », appuie la directrice.
Résultat, il manque de nombreux produits dans les réserves de la Banque Alimentaire. « Nous avons besoin de pâtes, de sucre, d’huile, de farine, de conserves de légumes et de viande. En somme, de tout ce qu’il faut avoir dans ses placards pour faire la cuisine, mais aussi du café et des biscottes pour le petit-déjeuner », détaille Aurélie Racine.
Chaque année, la Banque Alimentaire organise une grande collecte nationale pour se fournir en produits secs, notamment. Mais elle n’est plus suffisante à présent. « Avant le Covid, cette grande collecte servait de stock tampon pour un an. Cette année, nous avons épuisé celle de 2021, soit 180 tonnes de denrées, en deux mois et demi », déplore la directrice.
Aurélie Racine mise ainsi beaucoup sur la prochaine collecte qui aura lieu ces 24, 25, 26 et 27 novembre. « Nous devons faire une collecte extraordinaire pour encaisser la diminution des dons », déclare-t-elle. La Banque Alimentaire espère récolter 300 tonnes de denrées. « Tout le monde pourra aider en donnant un paquet de pâtes ou de farine », estime Aurélie Racine.
Cette collecte se déroulera sur quatre jours, dans 120 grandes et moyennes surfaces de Haute-Garonne, de l’Ariège et du Tarn-et-Garonne. La majorité de ces magasins se trouvent à Toulouse. Mais pour assurer la récolte des denrées, la Banque Alimentaire a besoin de bénévoles. Chaque année, ils sont près de 2 000 à se mobiliser.
« Nous cherchons encore des volontaires pour animer les points de collecte et récupérer les dons dans les magasins. Nous avons également besoin de chauffeurs pour acheminer les denrées jusqu’au dépôt », informe la directrice. Pour les personnes qui souhaitent devenir bénévoles lors de cette collecte, un formulaire d’inscription est disponible sur le site de la Banque Alimentaire.
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