Pour faire avancer le projet de RER toulousain, les élus du groupe d’opposition Toulouse Métropole en Commun (TMC) ont proposé, en conseil communautaire, que la collectivité organise une rencontre entre les différents acteurs économiques concernés. Un vœu pieux qui a dû être retiré. On vous explique pourquoi.
« Le RER toulousain commence à devenir une véritable chimère », constatait Patrick Jimena, élu du groupe Toulouse Métropole en Commun (TMC), lors du conseil communautaire qui avait lieu le 23 juin dernier. Car si les élus d’opposition et la majorité de Jean-Luc Moudenc ne sont pas sur les mêmes rails concernant le projet final et le visage que devra prendre ce “Réseau express”, il est nécessaire d’en discuter les modalités, les potentialités et les financements.
« Et à ce jour, toutes les parties prenantes de ce RER Toulousain, se renvoient les responsabilités », déplore Patrick Jimena. Une attitude qui paralyse le projet, selon ce dernier. Ainsi, le groupe TMC a proposé aux élus métropolitains de voter un vœu, « celui du bon sens ». « Nous vous demandons de réunir tous les acteurs institutionnels impliqués dans la mise en œuvre d’un tel projet (Région Occitanie, Département de Haute-Garonne, préfecture, Toulouse métropole, Tisséo) et les collectifs d’usagers des transports en commun, pour une concertation effective et pro-active. Également d’organiser une journée de restitution des différentes études réalisées et/ou en cours sur le sujet », énonce Patrick Jimena.
Un vœu auquel Jean-Michel Lattes, vice-président de Toulouse métropole, chargé des transports en commun, ne s’oppose pas mais auquel il propose deux amendements : il demande d’abord que l’État et la Région présentent les études ferroviaires qu’ils ont réalisées. Et estime que ce sont à ces deux institutions d’organiser une rencontre. « Comme le sous-entend la méthode de travail que nous avions arrêtée avec la Région et la préfecture », rappelle Jean-Luc Moudenc.
A nouveau la balle est renvoyée dans un autre camp, au grand dam du rapporteur du vœu de TMC. « L’idée était que Toulouse métropole se positionne comme l’initiateur du dialogue. Or, en demandant à d’autres d’organiser les rencontres, la collectivité se dédouane », regrette Patrick Jimena. Devant cette posture de la majorité métropolitaine, le groupe a décidé de retirer son vœu. Et le projet de RER toulousain en reste au même point, chacun campant sur ses positions.
Pourtant, il faudra bien trancher, car plusieurs projets s’opposent. Celui du Syndicat mixte d’études de l’agglomération toulousaine (Smeat), établissement public chargé du Schéma de cohérence territoriale (Scot). Et celui initié par le collectif Rallumons l’étoile.
En effet, pour traverser Toulouse du Nord au Sud (ou inversement) le Schéma de cohérence territoriale (Scot), prévoit un dispositif de terminus partiels qui permettraient de relier les communes de l’agglomération à la future troisième ligne de métro. Ainsi, un usager souhaitant rallier deux communes à l’exact opposé, devra prendre un TER le menant à Toulouse, puis le métro pour traverser la ville, et enfin un nouveau train pour arriver à destination.
A l’inverse, les élus d’opposition soutienne le projet du collectif Rallumons l’étoile qui propose des lignes de trains diamétrales, traversant Toulouse de part en part et qui permettraient de passer du Nord au Sud de l’agglomération sans changer de mode de transport.
Si rien n’est encore décidé, les défenseurs d’une “étoile ferroviaire” ne désespèrent pas que leur scénario soit également étudié dans le Scot. Mais pour cela, encore faut-il que les entités décisionnaires parviennent à se rencontrer pour en discuter. Ce qui n’est pas, pour l’heure, au programme.
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