[Tribune libre] Une rentrée placée sous le signe de la précarité étudiante à Toulouse

À la suite des différentes annonces du gouvernement ainsi qu’à une situation économique caractérisée par une inflation galopante, l’Union Étudiante tente d’avertir sur les risques d’une dégradation importante du niveau de vie des étudiants de l’académie de Toulouse, dont la précarité est grandissante en cette rentrée.

Les étudiants ne cessent de voir l’entièreté de leurs postes de dépenses augmenter, par le simple fait de l’inflation ou par des décisions délétères des pouvoirs publics. Les indicateurs économiques montrent en effet que l’entièreté des postes de dépenses des jeunes adultes scolarisés dans l’académie de Toulouse est à la hausse.

Des dépenses toujours plus importantes

Le logement d’abord qui représente le premier poste de dépense devrait être fortement impacté par une décision absurde du gouvernement qui souhaite réduire – et à terme supprimer – le bouclier tarifaire sur l’énergie, entraînant une hausse spectaculaire des charges mettant en difficulté les foyers étudiants qui habitent pour une partie au sein de passoires thermiques. En effet selon “Les chiffres clés de la précarité énergétique” de l’Observatoire national de la Précarité énergétique 30% des 18-24 ans – une population majoritairement composée d’étudiants (74% selon l’INSEE) – déclarent souffrir du froid en hiver.
Le second poste de dépense des étudiants, l’alimentation, est également fortement frappé par une augmentation des prix de l’alimentation de 21% et de 11% sur les fournitures scolaires sur l’année 2022-2023 selon les observateurs économiques.
L’action des pouvoirs publics n’est décidément pas étrangère à la précarisation de la jeunesse. Selon les annonces du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, une hausse des charges locatives de 3,5% pour les pensionnaires de résidence CROUS est à prévoir. Concernant les étudiants non boursiers, c’est la contribution à la vie étudiante du campus (CVEC) qui subit une augmentation de 5,2% pour atteindre les 100€ à la rentrée, créant un poste de dépense non négligeable pour toute personne souhaitant s’inscrire en étude supérieure.
Si la situation paraît déjà alarmante pour une population particulièrement sujette à la précarité, l’augmentation des tarifs des transports Tisséo – qui devrait atteindre 44% sur la période 2022-2026 pour les étudiants non boursiers – constitue une décision irresponsable de la part des décideurs politiques toulousains.
Enfin, la conséquence naturelle de ces augmentations sera de pousser de plus en plus d’étudiants vers un salariat souvent précaire, peu valorisant et valorisé, et qui constitue aujourd’hui la première cause d’échec ou d’abandon des études.

Pour que les études ne riment plus avec précarité

Ainsi pour permettre à chacun et chacune de mener ses études sans avoir à se soucier d’impératifs budgétaires, l’Union étudiante de Toulouse sollicite une rénovation sérieuse des logements CROUS existants, pour la plupart dans des états de salubrité discutables comme nous l’avions indiqué il y a plusieurs semaines déjà au recteur de l’académie, ainsi qu’un plan ambitieux de construction de logements étudiants, permettant de répondre à une demande de plus en plus forte.
Nous souhaitons également interpeller la Mairie ainsi que Toulouse métropole sur la nécessité d’un rétropédalage immédiat des augmentations annoncées des tarifs des transports Tisséo.
L’Union étudiante de Toulouse annonce également la mise en place d’un grand projet d’évaluation des conditions de vie étudiante à Toulouse, afin de faire le point sur les difficultés rencontrées à l’échelle de la ville. Pour ce faire, une tournée de l’entièreté des cités universitaires prendra place dans les semaines à venir afin de répertorier les besoins ainsi que les situations problématiques rencontrées. Mais encore, concernant les étudiants non boursiers, un formulaire de quelques questions est déjà disponible en ligne sur les réseaux sociaux de l’Union Étudiante de Toulouse.
L’ensemble des informations répertoriées donneront lieu à l’écriture d’un rapport sur les conditions de vie des étudiants toulousains. Si notre ville est fortement attrayante pour les étudiants, l’Union Étudiante souhaiterait s’assurer que, pour eux, études ne riment plus avec précarité.

L’Union Étudiante Toulouse