Alors que plusieurs villes ont mis en place une interdiction des trottinettes, skateboards et vélos dans leur centre-ville, une association demande à ce que Toulouse en fasse de même. La Mairie étudie la question.
Les trottinettes, skateboards et vélos pourraient-ils être bientôt bannis de l’hypercentre de Toulouse ? C’est en tout cas ce que souhaite l’association 60 Millions de Piétons 31 face aux « flux de ces engins qui augmentent de façon exponentielle » et aux « cyclistes et trottinettistes qui circulent à des vitesses excessives et ne respectent pas les règles de priorité ». Et pour appuyer sa demande, elle s’appuie sur les arrêtés qu’ont récemment pris plusieurs villes, notamment Lille, Nice, Niort ou encore Agen. Ces dernières interdisent désormais aux cyclistes, trottinettistes et skateurs de rouler dans tout ou partie de leur centre-ville.
« Ces municipalités qui ont pris ces décisions courageuses l’ont fait parce que le problème s’aggravait et qu’il était donc urgent de protéger la sécurité et le confort des piétons, dont une partie d’entre eux sont des publics fragiles. Ce besoin vital de protéger les piétons est encore tout aussi impérieux dans une grande ville comme Toulouse que dans ces villes de tailles diverses », estime l’association qui propose « de mettre à l’étude cette interdiction devant la gare Matabiau et dans une grande partie du quadrilatère de l’hypercentre, mais aussi sur une partie des digues de la Garonne et du Canal du Midi ».
Une demande entendue par la Ville de Toulouse qui étudie la question dans le cadre de son futur “Code de la rue” visant à mieux définir et faire connaître les règles de circulation. « Nous avons réalisé des concertations aux mois de mai et juin derniers. Nous avons reçu un millier de contributions, dont celle d’interdire les vélos, trottinettes et skateboards en zone piétonne, et que nous étudions actuellement », indique Maxime Boyer, adjoint au maire de Toulouse en charge notamment du vélo, des cheminements piétonniers et des nouvelles mobilités. Mais c’est une décision que la Mairie se refuse de prendre à la légère.
« Elle doit être fondée sur un certain nombre d’éléments. Nous ne pouvons pas avoir une telle politique discriminatoire sans fondements », appuie l’élu. Si Maxime Boyer assure que la municipalité toulousaine n’a « pas de posture » sur le sujet, il s’interroge : « Est-il préférable que l’espace public soit individualisé et que chacun circule dans une voie dédiée ou que l’espace soit partagé et que chacun pense aux uns et aux autres, qu’il soit automobiliste, cycliste ou piétons ? C’est une autre conception des choses, qui n’est certes pas évidente, mais nous pensons que cela est faisable », juge l’adjoint au maire de Toulouse.
Pour cela, la Mairie compte sur le développement des infrastructures dédiées aux cyclistes. « Si les vélos ne circulent pas sur les trottoirs ni sur la route, il y a moins de risques d’accidents », note Maxime Boyer. La Ville mise aussi beaucoup sur son “Code de la rue” qui devrait voir le jour à la fin de l’année 2023 ou début 2024. « Il favorisera un meilleur partage de l’espace public et la prise en compte des plus vulnérables », indique l’élu. Ce code s’accompagnera tout d’abord d’une campagne de communication. « Nous ferons de la pédagogie sur les règles existantes, mais pas connues de tous, définies par le code de la route et les arrêtés municipaux », annonce-t-il.
Le “Code de la rue” prévoit également un ensemble de mesures, notamment le passage du centre-ville à 30 km/h. Pour ce qui est des autres mesures, la Municipalité ne les dévoile pas pour le moment. 60 Millions de Piétons 31 fait, là encore, une proposition. L’association voudrait, en effet, que ce “Code de la rue” « encourage enfin la verbalisation par les polices municipale et nationale des nombreux cyclistes et trottinettistes qui roulent illégalement sur les trottoirs afin d’enrayer cette incivilité croissante de grande ampleur ». Mais en ce qui concerne le volet répression, Maxime Boyer annonce que « la police municipale fera de la médiation ».
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