Enseignants non remplacés, classes surchargées, relations parents-école détériorées, soutien scolaire inadapté… Selon la FCPE d’Occitanie, « nous assistons à la précarisation des écoles » dans l’académie de Toulouse, comme dans toutes les autres. Une situation que la fédération de parents d’élèves estime « critique », surtout au collège et au lycée, et qui nécessiterait « un plan d’urgence ».
« Un enseignant devant chaque élève », avait promis le gouvernement par la voix de Mostafa Fourar, recteur de l’académie de Toulouse. Mais force est de constater, un mois après la rentrée, que ce n’est pas le cas, essentiellement dans le secondaire, au grand dam de la FCPE (fédération de parents d’élèves). « Parce que la France était dernière du classement des pays de l’OCDE concernant le taux d’encadrement dans le premier degré, tous les moyens ont été mis sur l’élémentaire, au détriment du secondaire », constate Béatriz Malleville, présidente du comité régional de la FCPE.
Ainsi, si le recteur avait pu promettre que tous les enseignants absents du premier degré seraient remplacés lors de sa conférence de presse de rentrée, il avait été contraint de concéder que ce ne serait pas le cas dans le second degré. Situation vérifiée par la FCPE : « Depuis la rentrée, nous avons recensé en moyenne un enseignant de collège ou lycée non remplacé dans chaque établissement du secondaire », déplore Béatriz Malleville. En détail : sur 363 collèges et lycées publics que compte l’académie de Toulouse, 3 091 demandes de remplacement pour des absences de longue durée ont été envoyées au rectorat ; et 287 n’ont pas été satisfaites. Chiffres que le rectorat se félicite de voir baisser. En effet, en septembre 2022, il s’élevait à 296.
Mais, si l’amélioration est notable sur le papier, la réalité du terrain traduit une inquiétude grandissante des parents d’élèves. « Si un jeune de Première n’étudie que six textes au lieu des 14 prévus au programme du Bac de Français, en raison des absences répétées de son professeur, c’est un réel problème », illustre la présidente de la FCPE Occitanie. Ainsi, aux calculs administratifs de l’Éducation nationale, elle oppose les difficultés quotidiennes et chroniques des élèves. D’autant que « le rectorat ne prend en compte dans ses statistiques que les remplacements de longue durée, pour lesquels il est compétent (les absences de 15 jours ou moins sont gérées en interne, dans chaque établissement, NDLR). Quid des besoins de suppléance de courte durée ? » Pas de visibilité sur ceux-là.
À cela s’ajoute un déséquilibre des effectifs enseignants. « Tous les efforts ont été déployés sur le premier degré, en retirant des moyens au second. Résultat : des professeurs en moins dans les collèges et les lycées, entraînant une surcharge d’élèves dans les classes. Jusqu’à 31 par classe au collège et jusqu’à 36 au lycée », observe Béatriz Malleville. Selon elle, « une double peine pour ces enfants qui, en plus de ne pas disposer de tous leurs enseignants, voient leurs conditions de travail se dégrader d’année en année ». Une véritable « précarisation de l’école » dans l’académie de Toulouse, pour la FCPE.
Éric Pinot, président de la FCPE Haute-Garonne, compare même la situation de l’école à celle de l’hôpital : « Manque de moyens, métiers peu attractifs, problèmes de répartition des effectifs… Le tout géré à la petite semaine. » Il appelle à la mise en place d’un « plan d’urgence ». D’abord pour garantir de meilleures conditions d’apprentissage pour les élèves, ensuite pour que leurs parents soient entendus, eux qui se disent le relai des difficultés de leurs enfants et peuvent être force de proposition. « Garantir le dialogue constructif entre les familles et l’école est un gage de réussite scolaire car les deux ont une mission commune : éduquer les enfants », rappelle la FCPE. La fédération lance alors un appel à l’académie de Toulouse pour un travail de coconstruction des projets éducatifs.
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