Des cocottes en papier volent dans le ciel de la rue de la Colombette à Toulouse depuis quelques jours. Qui est à l’initiative de cette installation et à quoi sert-elle ? Le Journal Toulousain vous répond.
De drôles d’oiseaux ont fait leur apparition rue de la Colombette à Toulouse. Suspendus dans les airs par des fils accrochés aux bâtiments de part et d’autre de l’artère, ils intriguent les passants qui sont nombreux à lever le nez pour les observer. Un vol de cocottes en papier dans le ciel de la Ville rose qui a également attisé la curiosité du Journal Toulousain. Qui a bien pu faire installer ces guirlandes d’oiseaux ? Et pourquoi ? Afin de faire toute la lumière sur cette affaire, nous sommes allés à la chasse aux informations. Un panneau noir et blanc, installé aux entrées de la rue de la Colombette durant l’installation de ces guirlandes, a tout d’abord attiré notre œil.
Et celui-ci nous a donné une indication très utile. On peut y effectivement y lire le message : « We are making art for all » (en français, « Nous faisons de l’art pour tous »), signé par ImpactPlan Art Productions, une agence créative située au Portugal. Un nom qui ne nous est pas totalement inconnu. En effet, cette agence a déjà installé il y a quelques jours des ombrières, composées de rubans dorés, rue Alsace-Lorraine à la demande de la Mairie de Toulouse. Elle avait aussi accroché des ballons multicolores dans le centre commercial des Boutiques Saint Georges en 2021 et environ 1500 parapluies bleu-blanc-rouge au sein de l’Hôtel du département de Haute-Garonne en 2022.
Mais qui l’a sollicité pour l’installation de ces guirlandes d’oiseaux ? Est-ce l’amicale des artisans et commerçants de la Colombette qui organise chaque année dans la rue une foire commerciale ? Ou la Mairie de nouveau ? Nous avons contacté ImpactPlan Art Productions pour le savoir. Et l’agence créative portugaise ne fait pas davantage durer le suspense. « C’est une demande de la Ville de Toulouse », précise Patricia Cunha. Contactée par nos soins, la Mairie confirme. ImpactPlan Art Productions a donc fait, dans le cadre de cette demande, plusieurs propositions d’installations à la municipalité toulousaine qui a finalement choisi les cocottes en papier.
Mais ces dernières ne représentent pas n’importe quels oiseaux. En effet, il s’agit de colombes, comme nous le confirme la Ville. Rien d’étonnant, me direz-vous, pour la rue de Colombette qui s’appelle ainsi car elle conduisait autrefois à un domaine agricole qui avait au sommet de sa tour une colombe en plomb. Un clin d’œil à la rue, donc. Mais pas seulement. « Ces oiseaux viennent représenter la paix et l’espérance », souligne Patricia Cunha. Il aura fallu trois mois pour confectionner ces milliers de cocottes en papier qui ont été réalisées à la main par des artisans. Leur installation, qui a commencé le vendredi 30 juin dernier, doit durer jusqu’au 7 juillet.
C’est la Mairie qui est donc à l’initiative de cette installation. Mais reste à savoir pourquoi elle a fait une telle demande à ImpactPlan Art Productions. « Elle souhaitait un projet qui attire les gens », informe la directrice artistique de l’agence. La municipalité fait effectivement savoir que ces oiseaux en papier sont là pour « animer la rue ». L’arrêté municipal indique, de son côté, que ces cocottes en papier sont censés être des « ombrières décoratives ». Pour l’ombre, nous repasserons car les oiseaux ne sont pas assez grands pour en apporter suffisamment, contrairement aux rubans dorés déployés rue Alsace-Lorraine.
Cependant, l’aspect décoratif est, lui, bien au rendez-vous. Pour preuve, les passants n’hésitent pas à dégainer leur téléphone portable pour capturer le vol de ces oiseaux de papier rue de la Colombette. C’est d’ailleurs tout l’objectif de l’installation. « Nous faisons de l’art urbain qui provoque un impact. C’est-à-dire que les gens vont prendre en photo l’installation, puis la poster sur les réseaux sociaux. Ce qui va attirer plus de monde », explique effectivement Patricia Cunha. Des cocottes en papier qui vont donc profiter aux artisans et commerçants de la rue de la Colombette qui, dans une publication sur Facebook, estiment qu’elles « viennent égayer le parcours » des passants.
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