Alors que la saison hivernale se lance, l’Institut national de statistiques (Insee) dresse un état des lieux des emplois saisonniers en Occitanie, qui représentent 7,7% des salariés du privé de la région. Mais qui sont ces travailleurs ? A quelle période sont-ils recrutés ? Dans quels secteurs travaillent-ils ?
7,7% des salariés du secteur privé d’Occitanie sont des travailleurs saisonniers, selon la dernière étude sur le sujet de l’Institut national des statistiques (Insee). Au total, en 2017 (date de l’enquête), les entreprises ont eu recours à 192 400 saisonniers. Ce qui place l’Occitanie à la troisième place des régions les plus pourvoyeuses d’emplois de ce type, derrière la Corse et Provence-Alpes-Côtes d’Azur. Cela s’explique naturellement par la présence de nombreuses stations balnéaires et de stations de ski, et par un fort dynamisme du tourisme en général, secteurs d’activités grands consommateurs d’emplois saisonniers.
Appartenant à une grande région très disparate, tous les territoires d’Occitanie n’affichent pas les mêmes taux de présence de travailleurs saisonniers. C’est dans les régions de l’Hérault (33%), des Pyrénées-Orientales (19%) et du Gard (12%) qu’ils sont les plus nombreux. Plus précisément, à Perpignan, Narbonne, Agde-Pézenas, Sète, Arles et à Castelsarrasin-Moissac, les salariés se sont succédés, pour une durée de contrat d’un mois et demi en moyenne. Essentiellement, dans le secteur de l’hébergement et de la restauration.
En 2017, « les entreprises de ce secteur ont ainsi recruté quelque 53 400 travailleurs saisonniers, soit trois embauches sur dix », indique l’Insee. Ces dernières ayant été réalisées la plupart du temps sur le littoral, elles se sont étalées d’avril à août. Août étant le mois le plus dynamique en la matière puisque plus de 28 200 postes étaient occupés par des saisonniers chaque jour. Cuisiniers, serveurs, commis de cuisine… représentaient la moitié d’entre eux. Veilleurs de nuit, réceptionnistes, agents polyvalents de villages de vacances quasiment l’autre moitié.
Dans d’autres territoires d’Occitanie, éloignés du littoral, c’est le secteur de l’agriculture qui embauche le plus de saisonniers. 20 000 postes ont ainsi été pourvus en 2017. La plupart, « dans des exploitations fruitières pour des travaux de récolte, d’éclaircissage et de taille dans les vergers, les serres ou les champs (pommes, fraises, melons…) », précise l’Institut de statistiques. Le Gard, le Tarn-et-Garonne et les Pyrénées Orientales concentrent logiquement 65% des embauches de saisonniers dans ce secteur.
Ces postes, bien que saisonniers, sont répartis sur toute l’année. En effet, les travaux des champs s’étalent généralement d’avril à novembre selon les cultures. Ceux des vignobles nécessitent de la main-d’œuvre de janvier à décembre, mais plus particulièrement au moment des vendanges. Sans compter les postes à pourvoir dans les coopératives agricoles. L’agriculture est ainsi le secteur qui fournit les volumes d’offres d’emploi les plus importants : il s’agit souvent de temps complet.
La filière du divertissement recrute également nombre de travailleurs saisonniers : 30 300 au total ont été embauchés en 2017. Ceux-ci ont principalement été appelés pour des emplois durant l’été, même si la saison s’étale d’avril à décembre, dans le secteur des arts et du spectacle. Ils ont occupé des postes de gestion de salles pour la plupart.
Quant aux activités sportives et de loisirs, comme l’animation de parcs d’attractions, de clubs de sport, de services de plages, elles ont généré 6 800 postes, sur l’ensemble de la région. Mais c’est à Perpignan que ces emplois se sont multipliés, la ville concentrant un quart d’entre eux.
Outre les secteurs traditionnellement recruteurs de saisonniers, comme les stations de ski qui ont eu recours à 1 350 travailleurs temporaires (principalement dans les Hautes-Pyrénées), de nombreuses entreprises évoluant dans des filières diverses ont eu recours à ce type d’embauches, notamment pour remplacer leurs employés en vacances.
Ainsi, 37 000 saisonniers ont occupés des postes administratifs ou de soutien, comme le nettoyage des bureaux, la sécurité privée, mais plus largement, tout type d’emploi ont pu être délégués à des saisonniers pour palier à l’absence prévue des salariés titulaires. C’est notamment le cas dans le commerce de fruits et légumes, dans les boutiques de vêtements ou dans les supermarchés.
Tous secteurs confondus, les salariés saisonniers occupent des postes peu qualifiés. « Ainsi en 2017, 31% des 143 000 saisonniers qui résident dans la région occupent un emploi d’ouvrier non qualifié, contre 13% pour l’ensemble des salariés », commente l’Insee. Des postes que prennent d’assaut les plus jeunes : 42% des saisonniers ont moins de 25 ans. Un profil particulièrement prégnant dans l’hébergement et la restauration où plus de la moitié ont moins de 25 ans, et assurent ainsi un job d’été.
Ils sont alors rémunérés au Smic pour la plupart d’entre eux, même si certains parviennent à négocier d’être payés 30% de plus que le salaire minimum légal.
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