Si elle rayonne encore aujourd’hui, la Cité de Carcassonne a failli être démolie au cours du XIXe siècle. Retour sur cette histoire peu connue.
Sur la rive droite de l’Aude, se trouve la plus célèbre des Cités médiévales classée au patrimoine mondial de l’UNESCO : la Cité de Carcassonne. Sur son éperon rocheux, elle domine fièrement les environs avec ses 52 tours et ses 3 kilomètres de remparts. Pourtant, ce monument emblématique aurait bien pu finir en ruines. Il a failli être démoli au cours du XIXe siècle pour être transformé en une simple carrière de pierre.
Au XIIIe siècle, Carcassonne prend la forme qu’on lui connaît de nos jours. Les rois Philippe III le Hardi et de Philippe IV le Bel modernisent les fortifications et la Cité possède également un système de défense exceptionnel avec des murailles équipées de meurtrières pour le tir à l’arbalète et de nouvelles portes plus solides. La ville est d’ailleurs réputée imprenable à ce moment-là.
Mais cette belle période en précède une longue phase de déclin. Au XIXe siècle, sa puissance passée n’est plus qu’un vieux souvenir. Des habitations misérables sont bâties alors que les murailles, qui étaient laissées à l’abandon, sont démantelées pour être vendues. Au début du XIXe siècle, la Cité devient un entrepôt d’armes et de vivres et son château comtal est transformé en prison. Elle perd alors sa superbe et perd même près de la moitié de ses habitants. L’Armée se dit alors prête à céder la Cité de Carcassonne aux récupérateurs de pierres et la démolition du monument est programmée.
Mais un homme s’y oppose fermement. Il s’agit de l’historien et archéologue carcassonnais Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, qui va avec détermination sauver la Cité de la démolition. En 1840, il obtient le classement de la basilique en tant que monument historique avant que Prosper Mérimée, inspecteur national des monuments historiques, ne se rende sur place et dresse un état des lieux des travaux nécessaires.
C’est alors que, désormais sauvée, la Cité de Carcassonne va retrouver une seconde jeunesse avec la restauration du célèbre architecte Eugène Viollet-le-Duc. Il va d’abord s’occuper de la basilique Saint-Nazaire puis consolider les parties hautes de l’architecture militaire gallo-romaine et médiévale. Cet immense chantier va durer de 1853 à 1911 pour faire de la Cité de Carcassonne celle que vous pouvez visiter aujourd’hui.
Commentaires