Le collectif pour la défense des animaux, One Voice, continue sa lutte contre les tirs d’effarouchement des ours dans l’Ariège. Une fois de plus, il a fait suspendre trois arrêtés préfectoraux.
One Voice n’a pas dit son dernier mot contre les tirs d’effarouchement des ours dans l’Ariège. La lutte du collectif qui dure depuis quelques années continue. Dans un communiqué transmis au Journal Toulousain, l’association de défense des animaux se félicite d’avoir réussi à suspendre trois arrêtés contre les ours mis en place par la préfecture du département.
En rendant l’effarouchement sonore possible, « la préfecture joue avec la légalité », scande le collectif. Pour rappel, le tribunal administratif de Toulouse avait déjà suspendu six arrêtés autorisant l’effarouchement de l’ours en Ariège en août 2022. Avec un risque d’évincer l’ours de son habitat naturel, le juge avait estimé qu’il existait « un doute sérieux sur la légalité des arrêtés préfectoraux » de la préfète de l’Ariège.
Un an plus tard, la guerre continue entre la préfecture et les associations de défense des animaux. One Voice qualifie notamment ses actions comme des « attaques éclairs et ciblées ». Le collectif déplore : « Ces arrêtés sont très restreints dans le temps (deux nuits) et ont un délai d’application au lendemain de leur publication, rendant tout recours extrêmement difficile à déposer dans un temps suffisant pour qu’une audience soit fixée et une décision rendue avant l’exécution des mesures. »
Mais une solution existe pour les associations : « le référé-liberté, qui permet une suspension encore plus rapide de l’arrêté contesté : sous quelques heures ». Seulement, cette procédure nécessite pas mal de précisions pour obtenir gain de cause. « L’extrême réactivité et l’argumentation pointue qu’il nécessite expliquent pourquoi nous n’avions jamais tenté ce type de procédure auparavant », ajoute One Voice.
Ils ne se sont pas laissés abattre. Dès le début du mois de juillet, la préfecture est entrée en action avec la mise en place de trois nouveaux arrêtés. Ces derniers concernaient le groupement pastoral d’Arreau, celui du Trapech et l’association foncière pastorale Massat-Le Port. « Mais cette fois, nous étions prêts », déclare le collectif avant d’ajouter : « Nous avons déposé nos recours et référés-libertés le 18 en début d’après-midi, et l’audience a été fixée le soir pour le lendemain matin au tribunal administratif de Toulouse. »
Un stratagème qui a fonctionné, car dans la nuit du 19 au 20 juillet, les tirs d’effarouchement « ont été suspendus en urgence ». Le juge aurait alors estimé que les autorisations dérogatoires de la préfecture de l’Ariège ne remplissaient pas les conditions nécessaires en termes de nombre d’attaques de troupeaux notamment. Les trois arrêtés ont ainsi été suspendus, mais pas seulement : « La stratégie de la préfecture consistant à reprendre chaque semaine des arrêtés similaires sans preuve de nouveaux développements ne sera pas possible », se réjouit One Voice.
Cependant, cette victoire semble de courte durée. Selon les informations transmises par le collectif, la préfecture de l’Ariège a publié, ce mardi 25 juillet, un arrêté autorisant les tirs d’effarouchements sur « une autre estive les nuits de mercredi à jeudi et de jeudi à vendredi (du 26 au 28 juillet) ». « Nous préparons la contre-attaque », prévient One Voice.
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