Spécialiste du roman noir, l’écrivain toulousain vient de publier son dernier opus « Le chemin s’arrêtera là » aux Editions Rivages. Comme dans ses précédents ouvrages, Pascal Dessaint s’adonne à la critique sociale de son environnement qu’il déroule au fil des enquêtes des protagonistes. C’est alors naturellement, qu’il porte un œil sur l’actualité de la ville rose, à la fois amusé et désabusé.
1/ Le prolongement du métro
Savoir s’il convient de prolonger une ligne ou d’en construire une nouvelle pour rallier Labège ? Ce qui m’agace au final c’est que l’on bâtisse des villes pour s’interroger ensuite sur les moyens d’y circuler. Les déplacements dans une cité devraient être un préalable à sa conception. Ici, il s’agit d’une vision à court terme qui pose un problème à long terme, et c’est typiquement la caractéristique d’une politique de droite. Dans les deux cas, je pense que le métro n’est pas une bonne option : il est onéreux, énergivore et n’est pas pertinent en termes de qualité de vie. Mais tous ces débats ne sont que dogmes et querelles électorales, il faut maintenant les dépasser pour penser à une ville pour demain. Toulouse doit être appréhendée comme une capitale européenne, tout le monde en est conscient mais on se refuse à réfléchir aux solutions…
2/ La baisse des dotations de l’Etat
La décentralisation a permis de générer de grandes régions aux compétences accrues, ce qui signifie également que ces dernières doivent assumer les conséquences d’une période de crise comme celle que nous connaissons. En cas de désengagement de l’Etat, cette pseudo indépendance reste dangereuse pour les régions encore fragiles qui risquent une paupérisation chronique. La baisse des dotations de l’Etat aura pour effet la disparité entre les régions qui ne va pas dans le sens de l’harmonie dont nous avons besoin. Les élus vont s’en servir de prétexte pour réduire la voilure sur certains projets, notamment ceux ayant trait à la culture, comme d’habitude, mais c’est une grave erreur. Faire ce choix amène à l’inculture, synonyme de bêtise ! C’est la porte ouverte au chaos.
3/ Les Libérés de la sécu
J’ai ouï dire que la France se dirigeait vers un recentrage, un rassemblement de toutes les caisses de protection sociale pour réaliser des économies et personnellement je prône également la simplification plutôt que la dispersion. Je comprends que l’on puisse s’interroger quant à la pérennité d’un système mais ceux qui optent pour une sécurité sociale privée ont-ils la garantie que leur assurance gère sainement leurs cotisations ? Personnellement, je suis affilié à l’Agessa, la « sécu » des auteurs, et la tâche me serait plus aisée si j’étais au régime général, car pour l’instant, quoi que certains en disent, on n’a pas trouvé mieux. Cherchons à résoudre le problème ensemble plutôt que de chercher à fuir. Je suis favorable à la solidarité globale et à la gratuité de la santé pour tous. Que l’on nous laisse au moins ça !
4/ Le surendettement
Je suis triste pour mes contemporains ! Le problème en lui-même est indécent car tout est prétexte à proposer des prêts de nos jours, et pas forcément pour l’essentiel. Les personnes en situation de surendettement sont souvent victimes d’un abus de confiance de la part d’organismes qui profitent des envies pour en faire des besoins et ainsi créer une dépendance et l’endettement. Nous sommes continuellement abreuvés de publicités qui nous font croire que le produit présenté est indispensable, certaines personnes crédules se font avoir ! Moi, j’évite les crédits car je sais que ma situation d’auteur est fragile. Si je dois un jour en contracter un, ce sera pour l’essentiel, comme les études de mon enfant, mais sûrement pas pour acheter une télé. C’est également une question de choix de vie.
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