ABRUPTE – Juliette, la chanteuse amoureuse de la langue française revient chez elle, dans la région toulousaine le 6 février prochain, pour y interpréter les titres de son album : « Nour ». Le concert affiche déjà complet.
Par Gilles Vidotto
Juliette sera le 6 février prochain en concert à la salle Alizé de Muret. Elle vient y présenter les titres de son album : « Nour. » Un album particulier où Jean-Luc Mélenchon y a mis, sans le savoir, son grain de sel. C’est lors des élections présidentielles, qu’il l’a inspirée : « Je veux avoir le droit d’éteindre la lumière », a-t-il dit au sujet du débat portant sur l’euthanasie et la fin de vie médicalement assistée. Telle fut la phrase qui a cogité au creux du cerveau de Juliette : « J’ai trouvé cette phrase très poétique et chansonnière. Donc j’ai voulu, avec cet album lui faire une dédicace ». « Nour c’est une partie de mon nom. Ça signifie lumière » continue-t-elle. Pourtant, « Le diable dans la bouteille », titre présent dans son album, nous noie au fond de la chopine, et ne nous délivre que lorsque résonne le « cul sec » de fin. Un peu comme l’histoire qu’elle fredonne : celle d’une dame aux prises avec l’alcool. Car Juliette, dans ce dernier opus, c’est aussi une narratrice : « Dans mes chansons je dis toujours « je », mais ce n’est pas « moi Juliette », c’est le « je » du narrateur ». Elle raconte cet univers aux touches les plus sombres, aussi noir que ses lunettes rondes, un peu en contradiction avec le titre de son album… Mais elle aime s’amuser, jouer sur les mots, et ricane machiavéliquement : « Ce n’est pas forcément une opposition. Il y a de la noirceur dans la lumière, et inversement ». Elle veut prendre plaisir et le faire partager. C’est sa marque de fabrique, et ça se retrouve dans ses représentations. Car elle propose une mise en scène toute particulière : « J’aime bien faire intervenir les musiciens comme des personnages. Un peu comme on fait au cinéma. C’est le choix que j’ai fait ».
Le fruit du printemps de Bourges
Juliette est un personnage qu’elle cultive. « Je suis Juliette et voilà ! », c’est ce qu’elle répond quand on lui souffle une comparaison avec les chanteuses comme Barbara ou la Môme Piaf. Elle est loin des clichés trop incrustés dans le paysage musical français. À l’heure où les artistes sont toutes, ou presque, des nymphettes aux formes chaleureuses, et à la taille de guêpe. Juliette met les pieds dans le plat, bouscule les codes, éclabousse les murs et fait figure de trublion(e) pour imposer son répertoire. Seulement le chemin a été long. Dès ses dix-huit ans, elle commence par écumer les scènes de la ville rose : « tout a commencé à Toulouse. D’abord par quelques pianos bars. À cette époque il m’arrivait même d’en faire deux dans la soirée ». Puis les choses s’accélèrent, et le printemps de Bourges se profile : « à partir de là, ma foi, les choses ont changé. J’ai commencé à jouer dans le centre de la France, et petit à petit j’en suis arrivée par me produire à Paris ». Mais c’est une rencontre qui va marquer un réel tournant dans sa carrière : « En 2000, je rencontre Philippe Allard. Je commence à intégrer le circuit indépendant professionnel ». Son chemin se trace doucement. Les rencontres se multiplient, et l’emmènent même à partager, le temps d’une chanson, un duo avec Salvatore Adamo : « C’était pour le Sidaction, nous avions repris « Le soleil a rendez-vous avec la Lune », j’ai trouvé ça très touchant ». Depuis, Juliette continue de sillonner les scènes de France à la recherche de nouveautés car pour elle : « Plus on découvre la musique, plus on l’aime ».
On the web : juliette.artiste.universalmusic.fr
Vendredi 6 février
Salle Alizé de Muret: 40 avenue Henri Peyrusse 31 600 Muret
Juliette en live
Le + : « Nour » est le titre de son dernier album sorti en 2013. Juliette y présente des chansons très personnelles, dont la qualité des textes courtise avec une certaine théâtralité. Car toutes les musiques ont été taillées et pensées pour être interprétées sur scène, en live.
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