Innovation. Graff’Art et EDF se sont associés, dans le cadre du Prix du graffiti 2014, pour sélectionner une trentaine d’œuvres faisant l’objet d’une exposition spécifique : « Street Art, l’énergie dans la ville ».
Par Simon Pialat
C’est un rapprochement peu banal qui a donné naissance à l’exposition « Street Art, l’énergie dans la ville ». Tout a commencé en 2014, avec le lancement d’un appel à projets dans l’Hexagone par EDF et l’association Graff’Art, dans le cadre du Prix du graffiti 2014. Au final, 120 candidatures ont été déposées, pour plus d’une trentaine d’œuvres retenues par un jury, dont trois lauréats et une mention spéciale. Celles-ci ont déjà fait l’objet d’une exposition à la fondation du groupe à Paris, entre février et juin 2015. Désormais, c’est au tour de l’Espace EDF Bazacle de Toulouse d’accueillir les jeunes prodiges jusqu’au 30 août. La raison d’une exposition consacrée au Street Art ? L’enjeu est clairement revendiqué par Christian Poncet, délégué régional du groupe en Midi-Pyrénées. «Ce mouvement explose partout aujourd’hui. Nous voulions soutenir un projet moderne, répondant à la préoccupation d’innovation permanente d’EDF, capable d’incarner tout à la fois les territoires et cette valeur de solidarité si importante dans notre action. Nous souhaitions donc, par cet appel à projets, contribuer à faire émerger des artistes et montrer la créativité des « énergies » locales, car à travers ses ouvrages de production, ses directions régionales et ses équipes, EDF est présent partout en France.»
« Ce sont des membres de Graff’Art qui ont cru en mon travail »
Une place particulière a été accordée à la création toulousaine, et aux œuvres en mapping 3D du collectif Faux Départ, sur les calligraphies et fresques de l’artiste graphiste Thomas Deudé. Deux des quatre lauréats du Prix du graffiti ont aussi expliqué leurs motivations, lors du vernissage de l’exposition, ce mardi 30 juin. Le grand gagnant est l’artiste Jo Di Bona, qui au travers de son œuvre ‘Interconnections’, a représenté la vitesse et utilisé des peintures phosphorescentes. De jour comme de nuit, sa toile donne vie à la ville sous ses deux facettes. L’homme n’est pas un inconnu dans le milieu. Certains de ses projets artistiques se sont expatriés à l’étranger. Cette passion, il l’a d’abord pratiquée dans la rue entre 15 et 25 ans sous le pseudonyme ANOZE. Après une longue pause, Jo Di Bona n’a fait son retour dans le graffiti qu’en 2013, suite à une rupture difficile avec son groupe de musique dans lequel il était chanteur guitariste. Sa participation au concours et dans des galeries revêt désormais une forme plus officielle.
L’artiste Dawn a quant à reçu la mention spéciale, derrière les trois lauréats. «Ce sont des membres de Graff Art qui ont cru en mon travail que le jury a validé. Ils ont vu mon œuvre, je leur ai dit que j’en avais d’autres, mais c’est celle-ci qu’ils souhaitaient. Elle est un peu différente des autres que l’on peut voir ici. J’ai souhaité sortir de la ville, et de Paris où je vis, pour aller dans la campagne et les provinces.» Lui a découvert le graffiti au milieu de l’adolescence, dans les années 1980, et pratique le light painting depuis 2011. «Je voulais aussi reprendre le tag et je suis allé faire un stage au musée du Quai Branly.» L’artiste se félicite aujourd’hui qu’une exposition dédiée à l’art urbain puisse voir le jour, et de l’influence des acteurs de la scène Hip Hop, mouvement antérieur à l’appellation officielle de ‘Street Art’. L’exposition elle-même pourrait prendre du galon. Si le tourisme estival et Toulouse Plages sont susceptibles d’amener des visiteurs, il est aussi envisageable qu’elle soit déclinée dans les filiales européennes du groupe, notamment en Italie, en Pologne ou en Hongrie.
INFOS PRATIQUES
Exposition ‘Street Art, l’énergie dans la ville’
Du 30 juin au 30 août, 11 Quai Saint-Pierre à l’Espace EDF Bazacle
http://bazacle.edf.com/
+ PATRIMOINE INDUSTRIEL ET CULTUREL
Dans une salle de 500 mètres carrés, l’Espace EDF Bazacle, situé à Toulouse en bord de Garonne, accueille trois grandes expositions à l’année, et plusieurs autres expositions photographiques, dont le thème évolue pour chacune d’entre elle. Il est le troisième site de la ville rose le plus visité en accueillant près de 130000 visiteurs par an, après la Cité de l’Espace et le Muséum. Il participe également à divers événements tels que Toulouse Plages et le Marathon des mots.
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