Vendredi 5 avril, Jean-Luc Moudenc inaugurait un ascenseur permettant aux personnes à mobilité réduite de se rendre dans la salle des Illustres. Un véritable symbole qui cache une toute autre vérité dénoncée par les associations.
« C’est la salle de tous les Toulousains. C’est notre identité, notre fierté.» C’est ainsi que Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse décrit la salle des Illustres. Un lieu emblématique qui n’était pourtant pas facilement accessible à toute la population. Les personnes à mobilité réduite avaient du mal à se rendre dans cette pièce chargée d’Histoire, située au premier étage du Capitole.
Vendredi 5 avril, de nombreux handicapés ont pu accéder à la salle emblématique. Une réception était organisée en fin d’après midi pour inaugurer la mise en service d’un ascenseur. Jean-Luc Moudenc, présent pour l’occasion, y annonçait la fin d’un «paradoxe» : jusqu’à maintenant, les personnes en situation de handicap devaient «emprunter un ascenseur lointain, faire un détour, passer par différentes salles pour accéder aux salles historiques ». « Désormais, il y a une liaison directe», explique le maire.
Bien que de nombreuses associations réclament ces travaux depuis 1991, Christophe Alvès, adjoint en charge du handicap se réjouit de cette inauguration : « Nous sommes la seule ville en France qui va rendre accessibles plus de 700 établissements recevant du public avant 2025. Ce qui m’intéresse, c’est que le contrat soit remplit.»
Cet ascenseur représente plus d’un million d’euros de travaux. Christophe Alvès l’assure, cet investissement était une nécessité : « Cet ascenseur sera utile à toutes les personnes à mobilité réduite. Il sera donc aussi emprunté par les personnes âgées, les femmes enceintes, des personnes avec des béquilles. Tout le monde pourra l’utiliser. Moi-même, je monterai surement dedans.»
Le fait de rendre la salle des Illustres accessible à tous est un véritable symbole. Odile Maurin, présidente de l’association Handi Social, est dans un fauteuil roulant depuis une quinzaine d’années. Elle a tenu à être présente à l’inauguration et y voit là une victoire : «Nous nous battons depuis longtemps pour pouvoir venir ici. Avant, on répondait aux associations qu’il était impossible de construire un tel aménagement. Finalement, nous avons eu gain de cause.»
Pourtant, selon elle, cette inauguration symbolique cache en réalité une toute autre vérité : «Il est vrai que Toulouse n’est pas la ville la moins accessible pour nous. Nous sommes mieux ici qu’à Paris ou à Marseille. Nous avons progressé, mais c’est grâce aux associations.» Malgré la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées de 2005, la présidente de Handi Social estime que la situation des personnes à mobilité réduite est «de pire en pire ». « En réalité, les choses reculent. Mais à Toulouse, les associations sont très unies et nous arrivons à obtenir un certain nombre d’avancées.»
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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