Pour la 32e année consécutive, les Restos du Cœur lancent leur campagne d’hiver. La pérennité de l’action est un échec, comme le disait Coluche, mais cette solidarité reste nécessaire à de nombreuses personnes, venues « chercher un peu de pain et de chaleur ». Mireille Decroix, présidente départementale de l’association, organise le mouvement.
©Kevin Figuier/JTActive. «Plus de 1,2 million de repas devraient encore être distribués cette année par les Restos du Cœur de la Haute-Garonne, soit la même quantité que l’année dernière», se désole Mireille Decroix qui souhaiterait voir la tendance s’inverser. Le constat d’une précarité que la présidente départementale de l’association ne cesse de voir croitre : «La première année, en 1985, nous avions remis seulement 5 000 repas !»
Observatrice. Mais ce que Mireille Decroix regrette le plus, c’est l’évolution du public bénéficiant de l’aide des Restos du Cœur. «Nous voyons arriver de plus en plus de familles monoparentales, de seniors et d’étudiants», raconte-t-elle. Une précarité discrète que la présidente de l’association a l’impression de voir augmenter au fil des ans.
Décidée. C’est pour venir en aide à ces personnes qu’elle s’est engagée auprès des Restos. «Après avoir mené une carrière de DRH, à l’emploi du temps bien rempli, je m’étais promis de me lancer dans le bénévolat à la retraite», explique-t-elle, un filet de culpabilité dans la voix pour ne pas l’avoir fait avant. Issue d’un milieu modeste, elle connaît les dégâts de la précarité et s’est toujours juré de faire quelque chose pour aider les plus démunis.
Responsable. Mais comment choisir une association, s’interroge-t-elle. «J’ai eu un déclic en visitant la structure. Il s’agit d’une grosse machine, à l’organisation bien huilée et c’est cela qui m’a plu. Déformation professionnelle sans doute !» avoue Mireille Decroix. Depuis plus d’un an maintenant, c’est elle qui mène la danse et s’assure que la machine haut-garonnaise ne se grippe pas.
Impatiente. En 2017, elle devra mettre les bouchées doubles puisque le concert caritatif des Enfoirés a lieu à Toulouse. Mais pas le temps pour elle de rencontrer ses idoles ou de côtoyer les stars, il y a bien trop de choses à faire. «Ce sera cependant un grand moment permettant de braquer les projecteurs sur les 1 400 bénévoles réguliers de Haute-Garonne», conclut-elle.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires