Pharmacie. Toulouse est un pôle majeur de recherche biomédicale. Des projets se multiplient au niveau local, tels que la Chimiothèque Nationale du CNRS, en partenariat avec Sanofi, ou l’éventuelle implantation d’un centre de protonthérapie à l’Oncopole. Mais qu’impliquent-ils pour la métropole ?
Par Myriam Balavoine
Le 6 octobre, le CNRS annonçait son partenariat avec Sanofi concernant sa Chimiothèque Nationale. Parallèlement, le CESER (Conseil Economique, Social et Environnemental Régional) de Midi-Pyrénées effectuait, le 22 octobre, une demande d’implantation d’un centre de protonthérapie sur le site de l’Oncopole auprès du gouvernement. Ces projets mettent en avant la volonté forte des acteurs locaux de se doter de moyens importants en ce qui concerne la recherche et la santé.
Philippe Jauffret, directeur de l’Unité de Gestion de la Chimiothèque Nationale du CNRS, basée à Montpellier, nous explique l’intérêt de cette bibliothèque commune de substances chimiques, à la fois de produits issus de laboratoires et d’extraits naturels. « Elle regroupe des collections aux fonctions très différentes : comprendre comment les molécules interagissent et participer au développement d’un médicament. Ce référencement en bibliothèque unique est très utile en biologie et permet de remédier à la perte d’un capital important » souligne-t-il. Initiée par le CNRS en 2003, la Chimiothèque Nationale compte aujourd’hui une quarantaine de membres, en constante augmentation, et près de 65 000 composés référencés, « un potentiel de découverte important » pour le scientifique.
« Remédier à la perte d’un capital important »
L’association du CNRS avec Sanofi, qui a obtenu le droit de tester les molécules sur ses propres cibles biologiques et se charge de la distribution en aval, ne change pas grand-chose à l’organisation de ce lieu unique en France. « Le cycle de fonctionnement reste le même, explique le chercheur, il n’y a aucun abandon de la propriété intellectuelle du laboratoire d’origine. Sanofi effectuera ses criblages à l’aveugle et partagera ses résultats s’il découvre quelque chose d’intéressant.» Cet immense projet de partenariat, en route depuis 2 ans, a pour but de promouvoir la valeur scientifique et industrielle des substances de synthèse et extraits naturels, principalement en chimie thérapeutique. « La collaboration est ouverte au national et à l’international, avec des établissements publics et privés. Il n’est en aucun cas question de brader notre capital envers une société unique privée » rappelle Philippe Jauffret.
Toulouse persiste donc à rester à la pointe de la technologie. Une autre démarche vient d’être lancée auprès du gouvernement par le CESER de Midi-Pyrénées, qui viendrait compléter l’offre d’excellence déjà proposée sur le site de l’Oncopole. Jean-Louis Chauzy, président du CESER, insiste sur « l’avancée considérable » qu’engendrerait l’implantation d’un centre de protonthérapie à Toulouse : « Cette technologie permet de tuer les cellules cancéreuses sans dégâts collatéraux. Ce serait un pas de géant, particulièrement pour les enfants, plus fragiles. Sans parler des applications industrielles ! » Dès le départ, le CESER a sollicité un soutien public et a souhaité engager une procédure au cœur des régions en impliquant la filière industrielle locale. Une lettre a été adressée au 1er Ministre Manuel Valls, réclamant un appel à projets avant le 31 décembre 2015…
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