Coprésidente des Radicaux de gauche, la députée européenne de la circonscription Sud-Ouest Virginie Rozière est officiellement candidate à sa réélection. Si elle souhaite une union de la gauche pour peser au Parlement européen, elle veut faire valoir les idées de son nouveau parti.
En 2013, Virginie Rozière avait été désignée tête de liste dans le Sud-Ouest à la suite d’un accord entre le PS et le PRG. Depuis, l’eurodéputée s’est retirée de son parti pour fonder les Radicaux de gauche en opposition à la fusion du Parti radical de gauche (PRG) et du Parti radical valoisien au sein du Mouvement radical. « C’est le PRG qui a quitté la gauche », corrige-t-elle pour souligner que sa candidature aux élections européennes de 2019 s’inscrit dans un courant plus large de rassemblement de la gauche. « J’ai toujours été radicale de gauche et j’avais commandé un sondage qui montrait que 80 % des sympathisants de gauche voulaient une union. Nous appelons clairement à ce rassemblement, à l’heure où l’échiquier européen se droitise dangereusement. »
Malgré tout, face aux candidatures annoncées du Parti communiste et des Verts, elle souhaite que les Radicaux de gauche soient en mesure de porter leurs idées de manière autonome au cas où l’union ne se ferait pas. Virginie Rozière établit ainsi un lien entre le rejet de l’Europe par une partie de la population et « les politiques ultralibérales, d’austérité et de dérégulation menées par l’UE ». Elles sont, pour l’eurodéputée, à l’origine d’une cristallisation des colères envers les migrants : « C’est pour cela que je trouve la rhétorique d’Emmanuel Macron délétère et dangereuse. Elle oppose populistes et progressistes et efface toute alternative à la politique européenne actuelle. »
« Si je n’avais pas le sentiment de pouvoir assumer ses fonctions, je ne le ferais pas »
Les Radicaux de gauche veulent ainsi relancer le dialogue social européen et font de la question environnementale une priorité. « Mais il faut que ces priorités se répercutent dans les accords commerciaux de l’Union européenne », insiste la coprésidente du parti. Des enjeux liés aussi à la politique agricole sur laquelle l’eurodéputée avance la nécessité d’une réorientation de la PAC visant à favoriser le changement de modèle agricole.
Par ailleurs conseillère régionale d’Occitanie et présidente du Comité régional du tourisme, elle ne quittera pas ses fonctions en cas de réélection au Parlement européen. « Il est complémentaire d’avoir un contact avec les réalités du terrain et la Région concentre beaucoup de leviers d’action. Cela est précieux même si je comprends les interrogations de certains citoyens. Si je n’avais pas le sentiment de pouvoir assumer ses fonctions, je ne le ferais pas », assure-t-elle, avant de rappeler son travail sur la protection des lanceurs d’alerte ou sur la lutte contre l’évasion fiscale.
Les discussions avec les autres composantes de la gauche devraient se poursuivre tout l’automne. « Nous serons fixés sur les candidatures en fin d’année », conclut Virginie Rozière.
Paul Périé
La rédaction
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