DROIT – Afin de lutter contre la désinformation sur l’interruption volontaire de grossesse, un projet de loi sur le délit d’entrave numérique vient d’être adopté. L’occasion de faire le point sur les outils d’information toulousains.
©DRChercher des réponses sur Internet. C’est le premier réflexe de nombreuses femmes en quête d’informations rapides sur l’interruption volontaire de grossesse. Or, le projet de loi sur le délit d’entrave numérique à l’interruption volontaire de grossesse, récemment adopté par l’Assemblée nationale, est venu rappeler que de nombreux sites de désinformation existent sur ce sujet. «J’ai rapidement trouvé des pages fiables, avec des informations précises. Mais je suis également tombée sur d’autres qui cherchent à culpabiliser, qui posent des questions morales et religieuses. Ces sites sont présentés de manière très officielle. Il est facile de se faire avoir», témoigne Anne, 23 ans.
J’avais besoin de dialogue, de confirmer les informations que j’avais trouvées sur Internet. On m’a reçue, écoutée.
Pour compléter leurs différents outils d’information, mais aussi pour contrer ces «sites parasites», l’Agence régionale de santé (ARS) de Midi-Pyrénées et l’hôpital toulousain Joseph-Ducuing ont lancé leur propre portail dédié à l’IVG, il y a deux ans, ivg-midipyrenees.fr. Objectif : «Que les femmes connaissent en permanence leurs droits, les ressources qu’elles peuvent mobiliser en cas de difficultés, les différentes méthodes et notamment la voie médicamenteuse qui est moins connue, mais aussi tous les contacts utiles», précise Odette Ramel, chargée de programme santé à l’ARS d’Occitanie.
Si la question de l’information via Internet est aussi importante, c’est que le sujet de l’interruption volontaire de grossesse «reste tabou», appuie le Dr Éric Regnaut, responsable de la prévention à l’ARS. Pourtant, comme le rappelle le médecin, «l’interruption de grossesse concerne les femmes de tous milieux, de tous âges, et de toutes catégories socioprofessionnelles.» Les nombreuses opérations de sensibilisation menées par l’agence semblent lever certains freins. La plateforme téléphonique régionale, née il y a une dizaine d’années et également pilotée par l’hôpital Joseph-Ducuing, a ainsi reçu 5 000 appels depuis le début de l’année, soit déjà plus qu’en 2015. Anne, elle, a choisi de passer par le Planning familial : « J’avais déjà entendu parler de l’association et je me suis tournée vers elle assez naturellement. J’avais besoin de dialogue, de confirmer les informations que j’avais trouvées sur Internet. On m’a reçue, écoutée», relate-t-elle.
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