ADEQUATION. La Région Occitanie et Pôle emploi mettent en lumière les métiers de la propreté. Une quarantaine d’évènements sont organisés jusqu’au 19 mai pour découvrir un secteur où l’on peine à recruter. Et ce n’est pas le seul. Voici quelques pistes pour faire correspondre les offres aux demandes.
« On vient chez nous par défaut et on y reste ! », lance Jean-Pïerre Siry, président de la fédération des entreprises de propreté du Sud-Ouest. Fier d’afficher les chiffres de sa profession : des formations du CAP jusqu’à Bac +5, près de neuf embauches sur dix en CDI, un salaire minimum au dessus du SMIC et un millier de postes à pourvoir sur toute la région. « On ne délocalise pas chez nous et il y a de plus en plus de travail ». Pour attirer les jeunes, il leur montre le nettoyage de stades de football ou de centre commerciaux et du matériel automatique de plus en plus perfectionné : « on est loin du balai et de la serpillère ! ».
Nombreux sont les métiers qui souffrent de stéréotypes. Parce qu’ils sont jugés pénibles, comme le bâtiment et les travaux publics, le transport ou l’agriculture. Ou archaïques, comme la zinguerie ou la chaudronnerie : « Devenir chaudronnier, ça ne fait pas rêver les jeunes, pourtant c’est un travail hautement qualifié, qui nécessite un grand savoir-faire et qui n’a plus rien à voir avec sa vieille appellation », plaide Christophe Carol, directeur régional adjoint de Pôle emploi. Il se bat pour que l’on change de regard sur les métiers manuels et soutient l’apprentissage : « C’est une voie d’excellence, pas de garage ». Près de huit apprentis sur dix trouvent un emploi dans les six mois suivant leur contrat. Pour développer une filière à qui elle consacre déjà près de 150 millions d’euros par an, la Région Occitanie vient de lancer son « plan apprentissage ». De nouvelles aides seront versées aux apprentis et aux employeurs, les centres de formation des apprentis (CFA) seront modernisés et une campagne sera diffusée dans les medias, les cinémas et sur Internet pour valoriser ce type d’études.
Rien de tel, aussi, qu’une émission de télé-réalité pour intéresser les jeunes à un métier : « Depuis qu’une Nîmoise a remporté Master Chef, dans la ville, les Compagnons cuisiniers du devoir refusent du monde », remarque Christophe Carol. Un succès qui sera peut-être équivalent chez les pâtissiers, les couturiers, ou les rénovateurs en bâtiments qui bénéficient, eux aussi, d’une forte médiatisation. Mais la meilleure façon de réhabiliter des professions déconsidérées est encore de s’y prendre tôt : « C’est une question d’éducation : les parents et les enseignants doivent faire passer le message », conclue Christophe Carol. L’option « découverte des métiers » permet ainsi aux élèves de troisième de se faire une idée objective de chaque métier, en allant au contact des professionnels. Ils y trouvent souvent leur voie.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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