«À quoi ça sert de faire des études si c’est pour gagner un Smic ?» lance Jean, 60 ans à sa fille.
«Parce que je veux exercer un métier dans lequel je peux réellement exister, dans lequel je me sens utile, pour moi et pour les autres, et qui aura un sens», répond la jeune fille. Quand pour lui, la seule reconnaissance professionnelle possible réside dans le salaire, pour elle, il s’agit d’une question d’épanouissement personnel. Dans cette conversation, tout un conflit de génération issue de trente ans d’évolution du rapport au travail. Les priorités et les aspirations ont changé, comme en attestent les différents retours d’expérience recueillis dans le dossier de cette semaine.
Les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir donner un sens à leur emploi. Mais encore faut-il oser changer. Stéphane, lui, l’a fait. Avant il était commercial, mais ça c’était avant. Depuis, il est éleveur de porc sur les coteaux du Volvestre. Les parcours atypiques comme le sien ne sont plus si rares. Jean-Marie, lui, a lâché son emploi de designer d’intérieur pour se spécialiser dans la médecine chinoise. Quant à Alexandra, ingénieure jusque-là, elle fait désormais carrière dans l’anthropologie. Un choix de reconversion professionnelle par simple ras-le-bol du travail effectué depuis plusieurs années, par manque de perspectives promotionnelles, mais surtout parce qu’ils ne se sentent pas bien au sein de leur structure.
Comme le disait le célèbre philosophe, chanteur à ses heures perdues, Henri Salvador : « Le Travail c’est la santé ! » Alors, pourquoi ne pas la préserver en faisant en sorte que notre emploi nous apporte épanouissement personnel et bien-être ? Certains ont eu cette réflexion et ont choisi de franchir le pas. Le Journal Toulousain est allé à la rencontre de ceux qui ne rêvent plus de changer de métier mais qui l’ont fait. Et qui sait, peut-être que dans 30 ans, les parents demanderont à leurs enfants : « A quoi ça sert de faire un métier, si tu ne t’y épanouis pas ?»
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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