L’ancien capitaine de l’équipe de France de cécifoot n’a pas fini de dépasser ses limites. Après avoir grimpé l’Aneto, David Labarre vise le Mont Blanc en 2019. Tout en s’investissant auprès des enfants malades. Portrait d’un combattant.
À 3404 mètres d’altitude, tout en haut du pic de l’Aneto, David Labarre a ressenti des émotions intenses. « J’ai vu défiler toute ma vie », raconte-t-il. L’exploit réalisé en juin dernier avec des guides de haute montagne est de taille. Non-voyant, David Labarre a grimpé pendant 5h45 les parois du point culminant de la chaîne des Pyrénées.
La montagne, David Labarre la connaît bien. Il est né il y a 30 ans à Saint-Gaudens, dans une famille où l’on pratiquait le rugby. Pourtant, il vit à fond la Coupe du monde de football de 1998, et c’est le déclic : « Je voulais devenir footballeur professionnel ! Comme mon intégration à l’école s’était mal passée, j’ai été dans un centre spécialisé à Toulouse. Chaque week-end, quand je rentrais, je jouais au ballon avec des copains valides. »
Aveugle de naissance, le garçon vit son handicap de « façon naturelle ». « Je n’y pensais pas du tout! Au foot, c’était à moi de m’adapter, j’adorais être gardien et mes amis n’hésitaient pas à frapper ! » Il a 12 ans quand sa mère accepte de l’accompagner à une sélection dans un club de la région toulousaine. « J’étais perdu sur le grand terrain, je me suis pris une énorme claque », raconte-t-il.
Le leitmotiv de David Labarre : ne jamais baisser les bras. Après avoir perdu sa mère à 14 ans, il « grandit plus vite que les autres ». Quand, adolescent, un ami lui parle du cécifoot, du foot adapté aux déficients visuels grâce à un ballon sonore, il se lance. Six mois plus tard, le garçon est en équipe de France et intègre un centre de formation à Bordeaux. Commence alors une belle carrière, à Lyon puis au TFCécifoot, sans oublier une médaille d’argent aux Jeux paralympiques en 2012.
Avec sa société, Capitaine en Motivation, David Labarre donne aussi des conférences dans toute la France. Celui qui croit « qu’il y a plusieurs vies dans une vie » a prévu de grimper trois nouveaux sommets d’ici 2020. « Avec pour objectif de récolter des fonds pour les enfants malades, et au Népal de mener des tests de vision », lance-t-il tout sourire.
Maylis Jean-Preau
La rédaction
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