En 2020, la Politique agricole commune devra défendre des valeurs sociales et environnementales. Un collectif de 14 organisations paysannes et citoyennes a invité consommateurs et acteurs de la filière a échanger avec les candidats locaux aux élections européennes autour de 12 priorités pour un nouveau pacte agricole et alimentaire européen.
Soirée débat du collectif “Pour une autre PAC”Ils sont venus dessiner les contours d’« Une autre PAC ». Ce lundi 20 mai, à une semaine du scrutin européen, quatorze organisations paysannes et citoyennes ont fait le pari de réunir électeurs, candidats, consommateurs et producteurs autour de leur proposition pour un nouveau pacte agricole et alimentaire européen (PAAC). La salle, pouvant accueillir 120 personnes lors de cette soirée-débat, est comble.
La preuve que les enjeux de cette politique d’orientation de l’Union européenne (UE) dépassent le cadre d’un secteur professionnel et touchent plus largement la population. Ses répercussions sur l’alimentation, la santé et l’environnement en font un sujet mobilisateur, à plus forte raison à l’approche du vote. En effet, cette politique de gestion de l’agriculture commune est programmée par cycles de sept ans. Et c’est en 2020 que se décidera à nouveau l’affectation des 50 milliards d’euros annuels du premier budget de l’UE.
« La PAC se négocie entre quelques syndicats et les différents ministres européens de l’Agriculture. Or ce sont les citoyens qui contribuent à travers leurs impôts et qui en subissent indirectement les conséquences. Il nous a paru important de mobiliser tout le monde sur cette question », rappelle Jean Morère, administrateur régional de Terre de liens, l’une des associations à l’initiative de la rencontre.
Les citoyens ont notamment interrogé les candidats sur l’impact de la PAC sur les politiques foncières et sur la manière d’en faire un outil qui mette en valeur les ceintures maraîchères et l’agriculture locale. Pour étayer le débat, le collectif d’association avait préalablement formulé une douzaine de propositions pour transformer complètement l’actuelle politique agricole et alimentaire européen (PAAC). Entre autres, la prise en compte de la santé alimentaire et de la qualité des denrées dans l’élaboration des politiques générales, la promotion d’un approvisionnement régional ou la garantie de revenus décents.
Défense de l’agriculture bio, locale et des petites exploitations, lutte contre les lobbies et attaques contre le syndicat agricole FNSEA, les candidats des quatre partis ayant répondu à l’invitation du collectif ont reconnu la similitude de leurs positions. Génération.s., EELV, Urgence climatique et La France Insoumise ont préconisé en choeur l’abandon des pesticides comme critère principal, ou exclusif, de l’éligibilité aux subventions européennes. Leurs divergences se limitant essentiellement à des questions de calendrier et d’ambitions chiffrées.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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