Le 17 octobre, un groupe parlementaire hétérogène, ‘’Libertés et territoires’’, a vu le jour au sein de l’Assemblée nationale. L’opportunité pour les députés radicaux, qui en font partie, de peser collectivement sur les débats. Au risque de troubler une ligne politique déjà chaotique.
DRLa semaine dernière, les trois députés du Mouvement radical social et libéral (MRSL) ont participé à la constitution du groupe parlementaire ‘’Libertés et territoires’’, au côté d’autres, régionalistes ou issus de formations comme l’UDI, le PS ou LREM. Malgré la présence significative des radicaux, Sylvia Pinel, Olivier Falorni ou Jeanine Dubié, ce nouveau groupe, dont le nom ne reflète aucune étiquette, semble tenir du rassemblement centriste, à la limite du fourre-tout.
Une image confuse qui peut-être malvenue à l’heure ou le MRSL peine à surmonter les difficultés liées à la récente réunification de ses deux courants, les Radicaux valoisiens et le Parti radical de gauche. « Pour le moment, ça ressemble à une fusion très fédérale où chacune des deux entités garde ses forces, mais sans véritable intégration mutuelle », observe en préambule le politologue Stéphane Beaumont. Le Haut-Garonnais Pierre-Nicolas Bapt, l’un des secrétaires nationaux du MRSL, admet que, si l’unification était souhaitable, elle s’est faite à marche forcée : « Il aurait fallu prendre plus de temps pour éviter la résurgence des antagonismes. »
« Il était logique de fonder un groupe à tendance radicale, où les deux pendants de notre formation sont représentés » Pierre-Nicolas Bapt
Entre la défection d’une partie de son aile gauche (démission de Virginie Rozière pour fonder les Radicaux de gauche), la volonté de réaffirmer ses idées et le besoin de se démarquer des autres partis centristes, le Mouvement radical espère, avec ce groupe, peser collectivement à l’Assemblée. « C’est un ensemble technique plus que politique, ou chacun garde sa liberté de vote. Cela permet de bénéficier du temps de parole et de l’assistance parlementaire. C’est un moyen concret pour intervenir dans les débats », explique Pierre-Nicolas Bapt. Si ce dernier admet que sa composition est très hétérogène, il rappelle que ce groupe est aussi indépendant. « On vient de fusionner, on ne va pas se déporter vers l’UDI ou le PS ! Il était logique de fonder un groupe à tendance radicale, où les deux pendants de notre formation sont représentés. »
Selon Stéphane Beaumont, l’enjeu réside dans la refonte du centre et dans son rapport à la majorité : « Il y a un pari qui est fait par le PRG pour imposer Sylvia Pinel afin qu’elle devienne une force de soutien au président de la République. Ce serait une manière d’insuffler les valeurs radicales dans le macronisme et de le rendre plus républicain. » Mais Pierre-Nicolas Bapt revendique une histoire et un héritage indépendant : « Notre socle idéologique est toujours le même. Nous ne sommes ni un groupe d’opposition ni appartenant à la majorité. Si le gouvernement propose une loi qui nous convient, nos parlementaires la voteront, sinon ils voteront contre. Nous avons été les premiers à n’être ni de droite, ni de gauche. »
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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