Le quinquennat Macron devrait être inauguré par une première réforme sur la moralisation de la vie politique. La plupart des prétendants à la députation en Haute-Garonne s’engagent à voter les mesures annoncées et proposent d’aller plus loin.
Cela faisait partie des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Le 14 juin, le garde des Sceaux François Bayrou doit présenter un projet de loi sur la moralisation de la vie publique. Entre autres mesures annoncées : l’interdiction des emplois familiaux pour les ministres, les parlementaires et les membres d’exécutifs locaux ; l’interdiction de cumuler trois mandats consécutifs ; l’obligation de déclarer les conflits d’intérêts, une peine d’inéligibilité en cas de faits de corruption, de trafic d’influence ou de prise illégale d’intérêt, ou encore la suppression de la réserve parlementaire…
La majorité des candidats aux législatives en Haute-Garonne saluent des propositions allant dans le bon sens et annoncent qu’ils voteront pour. Ils ont aussi imaginé des mesures plus ambitieuses. Xavier Bigot, candidat d’Europe Écologie les Verts (EELV) dans la 1re circonscription, et Isabelle Hardy, candidate PS dans la 3e, sont par exemple « pour supprimer tout emploi familial ».
Pour Christine Gennaro-Saint, qui se présente sous l’étiquette Les Républicains dans la 2e circonscription, l’exemplarité passe aussi par « la démission de tout élu ou représentant mis en difficulté par la justice », lance-t-elle en écornant au passage le maintien à son poste de l’actuel ministre de la Cohésion sociale Richard Ferrand, soupçonné par la justice de conflits d’intérêts. Isabelle Hardy, propose de son côté que la validation d’une candidature de député soit conditionnée à un casier judiciaire vierge.
Moraliser la vie politique passe aussi selon les candidats de La France Insoumise et d’EELV, par l’interdiction des cadeaux aux parlementaires, mais aussi par la révocabilité des députés « s’ils ne se conforment pas à ce qu’ils ont annoncé pendant leur campagne », explique Xavier Bigot. Une mesure, qui n’a pas été retenue par François Bayrou, mais qui fonctionnerait sur le modèle de l’initiative citoyenne européenne. Celle-ci prévoit qu’une proposition ayant recueilli un million de déclarations de soutien devra être étudiée par la Commission européenne. « Si un certain nombre de signatures est atteint, un référendum révocatoire pourrait être organisé dans la circonscription pour valider ou non la suspension du mandat du député », propose Anne Stamback-Terrenoir, candidate pour la France Insoumise dans la 2e circonscription.
Autre levier de moralisation : la lutte contre le carriérisme politique. Christine Gennaro-Saint propose d’« abaisser le plafond maximal d’indemnités des élus en dessous des 8 165 euros actuels, afin de pousser les élus à davantage d’humilité » et ne pas les inciter à cumuler les mandats. Pour Anne Stamback-Terrenoir, la clé réside dans le mandat unique associé à « un congé républicain permettant au citoyen qui s’engage de retrouver son emploi par la suite ».
Pour restaurer la confiance entre élus et citoyens, plusieurs candidats misent également sur la transparence. Isabelle Hardy la juge nécessaire dans le financement de la campagne. « Au-delà de 2500 euros de dons, nous estimons que le nom du donateur doit être dévoilé ». Dans le cas où la réserve parlementaire n’est pas supprimée, Xavier Bigot s’engage quant à lui à associer des citoyens, tirés au sort, à la distribution du montant de cette enveloppe, actuellement fixé à 130 000 euros.
Delphine Tayac
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