Ancien adjoint aux finances sous la mandature de Pierre Cohen, conseiller municipal dans l’opposition actuelle, Joel Carreiras fait partie de ces élus tombés très jeunes dans la marmite socialiste. Face à la décomposition de son parti, il a crée, “Rencontres progressistes”, un club de réflexion qui entend redéfinir les valeurs socialistes.
Joel Carreiras est un enfant de l’exil et un pur produit du Parti socialiste. Ce parti, il y adhère très tôt, à 17 ans. Un engagement politique qu’il doit à ses parents, des Républicains espagnols qui ont fui le Franquisme. À l’université, il milite à l’Unef, le syndicat étudiant qui a vu passer nombre de figures socialistes et dont il devient secrétaire général à la fac de Nanterre. Après avoir quitté les amphithéâtres, sa maîtrise de sciences politiques en poche, Joel Carreiras se retrouve à travailler pour Lionel Jospin, alors ministre de l’Éducation nationale. « Il m’a dit : “tu étais à l’Unef, tu as porté des revendications, maintenant tu vas venir au ministère pour les mettre en œuvre” », se souvient le socialiste.
Son parcours politique est, des années durant, étroitement mêlé à celui du ministre. En 1992, il devient son chargé de mission en région Midi-Pyrénées en vue des législatives. L’année suivante Lionel Jospin perd les élections législatives, Joel Carreiras reste dans la région et rentre à l’université en tant qu’ingénieur d’études, poste qu’il a conservé depuis.
En 2000, il est nommé au Conseil économique et social par Lionel Jospin qui est alors Premier ministre et qu’il voit « comme une référence mais pas un mentor ». Le choc de 2002 marque un tournant décisif pour l’élu. « À l’époque, on parlait déjà de refondation. Chaque fois qu’on a perdu le pouvoir, cela a soi-disant été parce que la gauche aurait trahi, mais tous les partis politiques trahissent », affirme l’élu à l’image du schéma de relance économique puis de rigueur cher au PS et qui, selon lui, a prouvé son inefficacité.
« Il y a un équilibre à trouver, à l’aune des nouveaux enjeux de notre société », martèle celui qui est également secrétaire national du PS. Cet équilibre, Joël Carreiras entend le théoriser avec “Rencontres progressistes”, le cercle de réflexion qu’il a créé à la rentrée 2017 et qui propose des conférences-débats sur des thèmes aussi variés que la démocratie sociale ou l’école. Car pour construire une réelle opposition et reconquérir le pouvoir « il ne suffira pas de caricaturer Macron uniquement en libéral », souligne l’élu avant de prévenir : « Une vraie refondation, cela ne se fait pas en trois mois. Avec Mitterrand, on a mis 10 ans. »
Vanessa Vertus
La rédaction
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