Figure incontournable du paysage politique régional, Martin Malvy quittera à la fin du mois la présidence de Figeac Communauté, son dernier mandat exécutif. En 50 ans de carrière, il a marqué la région Occitanie de son empreinte. – Paul Périé
© Paul PériéSon premier mandat, c’est en 1970 que Martin Malvy l’a obtenu en devenant conseiller général du Lot, deux ans après sa défaite aux législatives. « Un moment chargé d’émotion », se remémore-t-il, alors qu’il ne se destinait pas du tout à la politique. « C’était plutôt même le contraire », assure-t-il aujourd’hui, étant pourtant petit-fils et arrière-petit-fils d’élu.
Il s’est en effet orienté vers le journalisme, profession qu’il a exercé de 1961 à 1977 à Sud-Ouest, La Nouvelle République et La Dépêche du Midi. « J’avais décidé de ne pas faire de politique active. » Manqué ! De 1968 à aujourd’hui, le socialiste a remporté 26 scrutins sur 28 participations. « Quand j’y pense, je trouve ça incroyable », admet-il. « Je ne me suis rendu compte de ce chiffre qu’il y a très peu de temps. »
Maire, député, conseiller général puis régional, président de Région, président de communauté de communes, secrétaire d’État, ministre, Martin Malvy a quasiment tout connu en 50 ans de vie politique. Mais, à ses yeux, ce sont les fonctions locales, où l’on a réellement les rênes, qui sont le plus passionnantes. « La vraie mission d’un homme politique, c’est de proposer, de décider et de mettre en œuvre. Ce que l’on peut faire à l’échelle locale. » De ses années à la mairie de Figeac ou à la tête du Grand Figeac, il retient « le développement de l’économie et de l’emploi et la valorisation d’un patrimoine dont les habitants étaient conscients mais qui demeurait sous-exploité ».
À la présidence de la Région Midi-Pyrénées, qu’il a accompagnée dans le processus de fusion, il a « participé à la naissance d’une politique économique régionale. C’est en 1998, à l’époque où je suis devenu président, que les régions ont pris corps. » En 17 ans, il a mis en place le Plan Rail, soutenu l’éducation et l’enseignement supérieur « en insistant pour décentraliser dans les territoires », développé les transports, même si « la LGV restera une grande déception ». Sur ce dossier, qu’il a le sentiment d’avoir porté jusqu’au bout, il ne comprend pas la position de l’État qui va créer « un déséquilibre énorme dans le Sud-Ouest entre Bordeaux et Toulouse. On n’a pas engagé des milliards pour rapprocher Bordeaux à deux heures de Paris. Il y avait une logique de réseau », défend-il. Martin Malvyprofite de cette question pour glisser « son admiration sur la façon dont Carole Delga incarne la nouvelle région Occitanie sur ce dossier comme sur beaucoup d’autres ».
À 81 ans, Martin Malvy tourne une grande page de sa vie mais demeure très actif, notamment à la présidence du Comité de bassin Adour-Garonne. « L’âge devient une limite quand elle vous atteint physiquement », conclut-il.
La rédaction
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