A69 : le rapporteur de l’ONU s’inquiète de la situation des opposants

Le rapporteur spécial de l’ONU, Michel Forst, qui s’est rendu dans le Tarn, a publié sa déclaration de fin de mission. Il dénonce le traitement des militants écologistes qui occupent des arbres contre l’A69 et demande aux autorités françaises de respecter leurs droits et leur sécurité.

Dans sa déclaration de fin de mission, le rapporteur spécial des Nations Unies, Michel Forst, a exprimé de vives préoccupations concernant la situation sur le site de la Crem’Arbre dans le Tarn. C’est ici que des défenseurs de l’environnement, surnommés des “écureuils”, occupent des arbres pour protester contre le projet autoroutier de l’A69.

La visite de Michel Forst les 22 et 23 février a été motivée par des plaintes déposées concernant les méthodes de maintien de l’ordre et d’expulsion des “écureuils”. Le rapporteur spécial a notamment rencontré des manifestants, le préfet du Tarn, des secouristes et des membres de l’Observatoire toulousain des pratiques policières pour recueillir des informations sur la situation.

Ce qu’a constaté le rapporteur des Nations Unies dans le Tarn

« Il ne m’appartient pas de me prononcer sur la pertinence ou la légalité du projet autoroutier de l’A69, mais de répondre aux persécutions et harcèlement présumés des défenseurs de l’environnement qui s’y opposent pacifiquement par divers moyens, y compris la désobéissance civile », souligne Michel Forst avant de s’étaler sur ce qu’il a constaté. Son rôle est de protéger ceux qui sont menacés pour leurs actions en faveur de l’environnement.

Parmi les préoccupations soulevées par Michel Forst, figure le climat tendu sur le site. Il est « tout à fait incompatible avec une expulsion des “écureuils” dans des conditions satisfaisantes de sécurité, pour eux-mêmes ou pour les membres des forces de l’ordre chargés de leur interpellation dans les arbres qu’ils occupent », selon le rapporteur.

À cela, s’ajoutent l’interdiction de ravitaillement en nourriture et en eau potable, la privation délibérée de sommeil, et des actes dangereux des forces de l’ordre, comme la combustion de matériaux inflammables au pied des arbres occupés par les “écureuils”.

Quatre mesures demandées par Michel Forst

Le rapporteur spécial Michel Forst formule quatre demandes aux autorités françaises :
– l’autorisation immédiate du ravitaillement en nourriture et en eau potable ;
– la prise de mesures de sécurité pour les “écureuils” et les forces de l’ordre ;
– une enquête sur les actes préjudiciables des forces de l’ordre ;
– la facilitation du travail de la presse et des observateurs des pratiques policières.

« Les plaintes soumises formellement à mon mandat suivent leur cours et permettront d’approfondir chacune des questions soulevées par ces plaintes et au cours de ma visite », fait savoir le rapporteur spécial après sa visite dans le Tarn. Ce dernier « souhaite poursuivre un dialogue constructif avec les autorités françaises, afin de veiller à ce que les membres du public qui œuvrent pour protéger l’environnement en France ne soient pas persécutés ou harcelés pour leur engagement ».