Malgré la canicule, la centrale nucléaire de Golfech, en Tarn-et-Garonne, est exceptionnellement autorisée à rejeter dans la Garonne de l’eau plus chaude qu’habituellement. EDF a besoin de ses capacités de productions alors que plusieurs réacteurs sont à l’arrêt.
Trois centrales nucléaires, dont celle de Golfech en Tarn-et-Garonne, ont obtenu une dérogation leur permettant de fonctionner pendant la canicule, comme l’indique l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), vendredi 15 juillet.
Pour contribuer au refroidissement de ses réacteurs, la centrale de Golfech prélève de l’eau dans la Garonne. Cette eau est ensuite restituée à une température plus élevée, mais ne pouvant dépasser 28 °C. Or, la canicule a pour effet d’augmenter naturellement la température du fleuve. La dérogation permet à la centrale de rejeter une eau pouvant atteindre 30 °C jusqu’au 24 juillet.
Lorsque l’eau rejetée dans la Garonne franchit le seuil autorisé, la centrale est censée être arrêtée. Ce fut le cas durant plusieurs jours pendant l’été 2020. Mais deux ans après, 29 des 56 réacteurs nucléaires français sont à l’arrêt pour différentes raisons. C’est d’ailleurs le cas à Golfech où un des deux réacteurs est hors service à cause d’un problème de corrosion. EDF a donc besoin de capacité de production.
« Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) estime que le maintien à une puissance minimale des centrales nucléaires de Blayais, Golfech et Saint-Alban, est indispensable à la sécurité du réseau électrique. Sur cette base, le ministère de la Transition énergétique considère que cela constitue une nécessité publique », explique l’ASN, qui délivre l’autorisation avec le ministère.
C’est la deuxième fois qu’une telle dérogation est accordée à la centrale nucléaire de Golfech. La première remonte à 2018 pour une durée de 36 heures. Mais rien ne dit que les capacités de production seront effectivement utilisées par EDF. Selon RTE, « il n’y a aucun risque concernant l’alimentation électrique des Français et cette demande n’est pas liée à la consommation d’électricité ».
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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