Le samedi 3 et dimanche 4 février prochain, Toulouse célèbre la violette sur la place du Capitole, une fête qui existe depuis 2003. Les commerçants, les associations, tout comme les employés de la serre municipale se préparent pour le jour J.
La Ville rose devient violette le temps d’un week-end. Du samedi 3 au dimanche 4 février, commerçants et associations venant de toute l’Occitanie se rejoignent sur la Place du Capitole pour faire célébrer la Fête de la violette, une fleur qui tient une place particulière à Toulouse.
Elle fait son apparition dans la Ville rose au XIXe siècle, mais ce n’est qu’en 1991 que l’association “Terre de violette” crée officiellement la Fête de la violette. Un événement organisé officiellement par la Ville depuis 2003, mais qui est ancré dans le patrimoine toulousain depuis fort longtemps selon Hélène Vié, gérante de la boutique de souvenirs “la Maison de la Violette” : « Avant une période de gel et de maladies dans les années 1960, la violette était fêtée à Toulouse tous les ans ! » raconte-t-elle, « il existait alors une coopérative d’expédition de violettes qui organisait des banquets, des défilés et même l’élection de Miss Violette ».
Amoureuse inconditionnelle de cette fleur, Hélène Vié participe à chaque édition de la Fête de la violette, la vingtième depuis que l’organisation est assurée par la mairie de Toulouse. Cette année, elle y proposera nombre de produits divers et variés. « Sur mon stand, vous trouverez des bonbons, des chocolats, des macarons, des pâtes de fruits… », mais aussi de la parfumerie pour maison avec des bougies… à la violette évidemment ».
Hélène Vié ne sera pas seule. Autour d’elle, on retrouvera un marché aux fleurs, avec des ateliers pour apprendre à entretenir la violette. Pour les enfants, il sera possible de découvrir cette plante, d’une manière plus ludique, avec des jeux proposés par la mairie de Toulouse.
Les visiteurs pourront goûter des spécialités à la Violette. Des gaufres, mais aussi des crêpes, Chandeleur oblige, avec la crêperie les Délices de Fanny. Et pour rendre hommage aux producteurs qui ont su préserver cette tradition de la culture de la Violette, une exposition photographique les mettra en avant, avec des clichés de l’époque.
À l’occasion de la Fête de la violette, les jardiniers de la Ville sont aussi en mission dans les serres municipales, qui produisent 330 000 plantes par an, dont la violette. 2 000 stolons seront d’ailleurs distribués aux premiers visiteurs.
« C’est une opportunité pour nous de montrer notre travail au grand public », se réjouit Nadine Rossini, responsable des violettes aux serres municipales depuis une vingtaine d’années. « Chaque année, c’est un plaisir pour nous de nous rendre sur la place du Capitole et de transmettre notre savoir sur cette fleur, symbole de la ville », poursuit-elle.
Par exemple Nadine Rossini nous apprend que « la Violette ne produit pas de graines. Il faut donc en faire des boutures. Pour cela, il convient de sectionner la tige au niveau du nœud, puis d’enlever quelques feuilles pour favoriser la respiration de la plante », avant de la placer dans du terreau. Trois mois plus tard, la fleur sera enracinée. Elle fleurira pleinement au mois de mars-avril.
Outre les 2 000 tiges de Violette, les serres municipales exposeront, place du Capitole, une collection de violettes venues du monde entier : de l’Hederacea d’Australie, à la Zampierri d’Italie, en passant par la Madeleine Grove d’Angleterre.
Cette collection riche, dont disposent les serres municipales, a été offerte à la ville par un horticulteur d’Agen, Pierre Barandou. « Dans les années 1990, les horticulteurs toulousains, qui produisaient la violette, ont connu un coup d’arrêt », raconte Nadine Rossini, « le métier n’étant plus rentable au vu du coût de production comparé aux maigres ventes réalisées. »
Alors Pierre Barandou, amoureux des violettes de Toulouse, a œuvré auprès de la mairie pour que la culture de cette fleur soit préservée. Il a fait don de sa collection privée de violettes à la municipalité. Héritage qui, en 2000, vaut à la Ville rose de devenir officiellement le Conservatoire national de la violette.
Infos pratiques : La Fête de la violette, les 3 et 4 février, de 10h à 18h, place du Capitole. Entrée libre et gratuite.
Alex Jehanno (Institut supérieur de journalisme de Toulouse, ISJT)
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