Depuis le 25 mai dernier, la Mairie de Toulouse expérimente la piétonnisation du pont Saint-Pierre, et ce jusqu’en octobre 2023. Mais cette initiative n’est pas du goût de l’association de riverains Bien Vivre Toulouse Centre (BVTC) dont les membres se justifient dans cette tribune libre et proposent leur solution.
« La Mairie a décidé de fermer le pont Saint-Pierre aux véhicules dès le 25 mai pour le réserver exclusivement aux piétons et aux cyclistes, d’abord en “expérimentation” pour une durée de cinq mois puis peut-être définitivement ensuite !
Mais pourquoi prendre une telle décision que certains qualifient de dommageable, alors que ce pont, reconstruit en 1985 avec deux voies de circulation, a démontré une utilité évidente en permettant à tous les véhicules, pendant de nombreuses années, de relier efficacement les deux rives de Garonne ?
Dans ces conditions, que va devenir le déplacement des habitants des quartiers mal desservis par les transports en commun ? Que deviendra le déplacement des résidents trop âgés pour utiliser le vélo ou pour marcher sur de longues distances ? Que deviendra le déplacement des artisans, des entreprises et des livreurs amenés à zigzaguer dans la ville ou à traverser les rives en permanence ?
Et peut-on imaginer que cette fermeture, qui pose de nombreuses questions, résoudra plus de problèmes qu’elle n’en créera ?
Est-il vraiment raisonnable de vouloir satisfaire à toute force piétons et cyclistes contre une majorité d’usagers résidents, d’ayants droit, d’habitants et d’associations ? Est-il vraiment raisonnable d’espérer réduire les nuisances et la pollution atmosphérique qui vont se déplacer sur les itinéraires de substitution créés par la fermeture ? Est-il vraiment raisonnable de transférer les flux vers les autres ponts qui vont ajouter matins et soirs des pertes de temps et des embouteillages aux embouteillages existants ? Est-il vraiment raisonnable d‘utiliser ce pont fermé comme balcon sur la Garonne pour « accompagner des évènements sportifs ou culturels » ? Est-il vraiment raisonnable, voire incongru, de vouloir transformer ce pont en « plage suspendue » ?
Alors, comment concilier au mieux les objectifs de la Mairie avec les appréciations des piétons, les souhaits des cyclistes, les attentes légitimes des résidents, les demandes de très nombreux habitants et le passage indispensable de véhicules ? Et bien Bien Vivre Toulouse Centre, en accord avec de nombreuses autres associations, propose une solution de bon sens, peu couteuse et de nature à satisfaire pratiquement toutes les parties concernées en partageant au mieux ce pont Saint-Pierre qui appartient à tous les Toulousains :
Nous proposons ainsi de partager équitablement le domaine public.
Les membres du bureau Bien Vivre Toulouse Centre
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires