Le Toulousain Mario Cardillo, alias Iris Oiram, ne s’imaginait pas devenir DJ. Et pourtant, celui qui se produit sur scène depuis ses 15 ans se rêve désormais à l’affiche des plus grands festivals électro.
Du rock à la musique électronique, il n’y a qu’un pas… qu’Iris Oiram ne s’est pas interdit de franchir. Ce Toulousain, de son vrai nom Mario Cardillo, ne s’imaginait pourtant pas devenir DJ et à assurer des sets de techno minimale et de tech-house. « Je considérais que le DJing était semblable à de la prestidigitation », confie celui qui, pourtant, est fan de Stephan Bodzin depuis le collège. Une hérésie donc, pour cet amoureux des performances scéniques qui se produit devant un public depuis l’âge de ses 15 ans. Sauf que par la force des choses, Iris Oiram s’est mis au DJing.
« C’était indispensable pour pouvoir faire de la musique électronique lors de soirées en compagnie de DJs. Cela a été une réponse à une contrainte technique. Mais je me suis découvert dans le métier de DJ qui est beaucoup plus complexe que je ne le pensais », raconte-t-il. Un métier qu’il exerce depuis un an maintenant. Marchant ainsi sur les pas de sa tante, également DJ. « J’ai commencé la production sur ordinateur avec elle quand j’avais 10 ans. Ma tante me montrait comment monter des sons, notamment de house », raconte Mario Cardillo qui y a pris goût.
20 ans plus tard, il continue effectivement de composer et de produire de la musique électronique, notamment pour le théâtre, l’audiovisuel ou des podcasts. Il a même récemment enregistré 76 athlètes olympiques et paralympiques dans le cadre d’une production pour une campagne de publicité. Mais c’est la scène que le Toulousain préfère par dessus tout. « Je n’arrêterai jamais », assure-t-il. Il faut dire qu’Iris Oiram, âgé de 30 ans, a passé la moitié de sa vie sur scène en compagnie de sa guitare, de sa voix et de son synthé. Le DJ est pourtant pianiste classique de formation.
« Mon père, qui était bassiste, m’a demandé, lorsque j’ai eu 10 ans ce que je voulais faire comme instrument. J’ai répondu de la guitare comme Jimi Hendrix. Mais il m’a rétorqué que j’allais faire du piano car, ainsi, je serai capable de jouer n’importe quel instrument. Et il n’avait pas tort », concède le Toulousain qui a commencé comme chanteur dans un groupe de rock-électro, nommé Codex, qu’il a créé avec des amis. Si aujourd’hui il a abandonné le rock pour ne garder que l’électro, Mario Cardillo continue de chanter et prête ainsi sa voix à certaines de ses productions.
« Je veux garder ce côté organique qui est assez rare dans l’électro. C’est un peu ma marque de fabrique », souligne celui qui a décidé en 2020 de se lancer dans un projet musical en solo. « J’ai pris grand plaisir, à l’époque, à être leader d’un groupe. Sauf que j’ai fini par en avoir marre », rapporte le DJ qui voulait « travailler davantage et plus vite ». « Mais ça m’a vite manqué de ne pas être entouré », se souvient-il. Alors, un producteur, qui est un de ses amis du collège, et un régisseur lumière intègrent son projet musical. Et en janvier, Mario Cardillo rejoint le collectif de DJs Tou Fckn Louz.
« C’est devenu un groupe de potes. Nous nous entraidons beaucoup. J’aide ceux qui veulent se mettre à la production et en retour, ils me donnent des cours de DJing », sourit Iris Oiram, dont le pseudo a été créé à partir des lettres de son prénom à l’envers (Oiram) et du nom de la messagère des dieux de l’Olympe (Iris). « Je jouais ce personnage dans une pièce de théâtre musicale. Et je voulais conserver son identité parce que j’aime ce qu’il représente ; la médiation entre des mondes qui pourraient ne pas se comprendre, comme le fait l’anthropologie », explique-t-il.
Et le Toulousain en sait quelque chose puisqu’il a obtenu un master d’anthropologie à Lyon. Des études à des lieux du monde de la musique. « Je voulais comprendre ce qui ne marche pas dans notre société », indique-t-il. Mais entre l’anthropologie et la musique son cœur a choisi. Le DJ, qui puise son inspiration auprès de Boris Brejcha, Monolink, NTO ou Space 92, rêve aujourd’hui de se produire dans de grands festivals. « Si on m’appelle pour jouer au Burning Man, j’y vais de suite », plaisante-t-il. Toutefois, Mario Cardillo refuse de trop se concentrer sur le futur.
« J’ai déjà beaucoup à faire aujourd’hui. Je mène 12 000 projets par semaine », informe le DJ qui va se produire à Foix et à Toulouse dans les jours à venir et sort un son par mois avant son album à la fin de l’année. Des projets qui lui imposent un rythme soutenu et l’amènent à bouger. Ce qui n’est pas toujours évident pour le DJ qui « aime être chez lui ». « Bouger fait partie des sacrifices et je préfère ça que d’exercer un métier routinier », assure Iris Oiram qui, en plus d’être chanteur, compositeur et producteur, est également régisseur son dans les festivals l’été. En clair, un artiste aux mille facettes et casquettes.
Infos pratiques : Iris Oiram en concert le samedi 2 mars à la brasserie La Fourche à Foix en Ariège et le vendredi 8 mars au Full House à Toulouse.
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