Avec la mise en place de la “loi Macron”, il est possible de voyager à travers le pays et même de partir à l’étranger en bus. Un an après la promulgation de la loi, Toulouse est dans le top 5 des villes les plus fréquentées en France.
Depuis la rentrée 2015, les liaisons quotidiennes effectuées par autobus et sur un trajet de plus de 100 kilomètres sont désormais possibles. À la genèse de cette libéralisation du marché, un choix des parlementaires français de vouloir supprimer certaines lignes de train Intercités devenues déficitaires économiquement.
À Toulouse, trois opérateurs se partagent donc les clients de la gare routière Pierre Sémard. Sur le macadam, la société allemande Flixbus – leader Outre-Rhin – est en concurrence avec Ouibus, la filiale de la SNCF et Isilines, la marque développée par Transdev, elle-même détenue majoritairement par la Caisse des dépôts et des consignations.
Dans notre région, 8% des déplacements en ‘’autocars Macron’’se font à l’intérieur de l’Occitanie, contre 61% en inter-région – un résultat en augmentation – alors que les liaisons vers Paris représentent 31% du trafic, selon l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer).
Par ailleurs, au niveau national, la liaison Toulouse-Paris est au 2e trimestre 2016 la quatrième destination la plus utilisée avec 540 personnes par jour. Ce qui explique ce succès, c’est le prix. En moyenne, un billet d’autocar coûte pour le voyageur 4,5 centimes par kilomètre. Un chiffre qui est à comparer au prix moyen du TGV qui se situe aux alentours de 13 centimes par kilomètre, d’après un rapport publié en juillet 2016 par le ministère de l’Environnement.
Si cela est moins cher, choisir de voyager en car a un impact environnemental, cela pollue nettement plus que le ferroviaire. Pour un Toulouse-Quimper, dans un train transportant plusieurs centaines de personnes, le bilan carbone sera de 10kg, alors qu’un autobus avec une soixantaine de passagers, produira plus de 37kg de CO2. Qu’importe, pour David, qui vient de terminer ses études, « un aller-retour pour un Toulouse-Amiens à 60€ est imbattable ! » Selon ses calculs, un aller simple en train lui aurait déjà coûté 100€ et presque le triple pour un aller-retour en avion, via Air France. Quant au taux de remplissage moyen des autocars, il atteint les 40,70%. Dans la gare routière toulousaine, ces nouvelles compagnies représentent quasiment un quart du trafic total.
Mais si les utilisateurs y trouvent leur compte, le remplacement de certains trains de nuit par des bus ne plait pas à tous les élus. Dans une lettre adressée au secrétaire d’Etat chargé des Transports, le maire Jean-Luc Moudenc, avec 18 autres élus, demande « de reconsidérer » la décision de fermeture des lignes de nuit et de lui donner « un nouvel avenir ».
Kevin Figuier
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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