En complément du premier plan d’urgence de 31 millions d’euros voté en avril, Toulouse Métropole s’engage sur un plan de relance économique de 95 millions. Il prévoit une soixantaine d’actions concrètes.
« Nous voulons doper l’investissement public pour irriguer très vite le tissus économique métropolitain » annonce Dominique Faure, vice-présidente de Toulouse Métropole, en charge du développement économique. « La relance doit se faire par l’opérateur public », enfonce Joseph Carles, le président de la commission des finances. Plus de la moitié du plan de 95 millions d’euros que présente la collectivité sera consacré à cette politique très keynésienne : 10 millions d’euros serviront à lancer des programmes initialement prévus en 2021, comme le Grand Matabiau, Teleo ou le Grand parc Garonne ; et 40 millions à de nouveaux projets d’entretien de voiries, d’infrastructures routières et de création de pistes cyclables.
Les 45 autres millions d’euros seront destinés au soutien des filières stratégiques locales. À commencer par l’aéronautique. Avec un abondement de 10 millions d’euros au fond qui doit être présenté, ce mardi 9 juin, par le gouvernement. Et la mise en place de « passerelles interentreprises pour faciliter la mutabilité des compétences ». Concrètement, il s’agira d’accompagner la transformation inéluctable de ce secteur : « Nous avons un savoir-faire, un capital social qui ne doit pas disparaître », plaide Joseph Carles, qui est aussi le maire de Blagnac, berceau d’Airbus. Décarbonisation, développement de « l’avion vert » et diversification sont au programme : « Des applications de ce domaine doivent pouvoir s’adapter à d’autres, comme celui de la santé ou de l’agriculture », estime Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole.
C’est parce que « ce sont nos emplois de demain », comme le rappelle Dominique Faure, que l’innovation sera au cœur de ce plan de relance. Il est question notamment de développer les mobilités douces, d’intensifier le programme d’aide à la rénovation énergétique des bâtiments et d’accélérer la transformation numérique de la Métropole ou la mise en place d’un centre d’expérimentation et de démonstration des mobilités terrestres et aériennes sur le site de Francazal, pour lequel 3,5 millions d’euros seront débloqués dès cette année. Par ailleurs, les entreprises innovantes hébergées dans les pépinières de la collectivité seront exonérées de loyer et de charges jusqu’au mois de décembre.
Le plan prévoit 2 millions et demi d’euros d’actions d’urgence pour les entreprises touristiques et la création d’un fonds d’un million d’euros pour attirer de grands congrès internationaux. Les commerces de proximité bénéficieront de nouvelles aides pour relancer leur activité, à hauteur de 850 000 euros. Enfin, 3 millions d’euros seront consacrés au soutien du secteur de la culture : « Cette enveloppe est notre petite pépite », se félicite Dominique Faure.
Pour financer ce plan, la Métropole ira puiser dans son bas de laine : « Nous pouvons nous le permettre. Notre gestion, lors de ce mandat, a assuré le maintien d’un niveau d’épargne adapté à notre capacité d’investissement », rapporte Sacha Briand, vice-président en charge des finances. Et de nouveaux emprunts seront contractés. « Pour les rembourser, l’acteur public devra prélever, quand la machine économique sera repartie », prévient Joseph Carles.
Commentaires