CONTRE-PIED – Du 13 juillet au 11 août, l’association La Gargouille propose cinq rencontres hebdomadaires pour porter un autre regard sur les cités. Mêlant l’histoire, les arts, les sciences et les lettres, le Festival des idées lumineuses se veut le premier rendez-vous d’art vivant et du patrimoine des quartiers populaires. // Nicolas Belaubre Catherine Beauville se bat contre les préjugés. Historienne et fondatrice de La Gargouille, c’est elle qui avait mis en place, il y a 15 ans, les randonnées urbaines. Aujourd’hui, son association met un coup de projecteur sur l’incroyable patrimoine des quartiers populaires avec la première édition du FIL, le Festival des idées lumineuses. Durant un mois, du jeudi 13 juillet au vendredi 11 août, un rendez-vous hebdomadaire et gratuit, aux portes du château de la Reynerie, pour plonger dans l’histoire d’un quartier trop stigmatisé. « On veut montrer l’autre face du Mirail. Notre but, c’est autant de faire prendre conscience des richesses du patrimoine architectural, que de présenter le travail des associations et artistes qui œuvrent pour faire réfléchir sur ce que sont réellement les cités », explique Catherine Beauville.
Prenant le contre-pied des représentations négatives, le festival encourage les rencontres entre différentes disciplines, le métissage culturel et le partage du savoir. Des associations et une douzaine de têtes d’affiche, dont le rappeur toulousain Dadoo ou l’artiste de rue, barbu et iconoclaste, Tartar(e), ont été invités pour dialoguer, à leur manière, avec l’histoire et le patrimoine de la Reynerie. Expositions, ateliers d’aquarelle et de vulgarisation scientifique ou performances impromptues offriront ainsi un plaisant contrepoint aux instructives ‘’balades lumineuses’’, des visites guidées aussi ludiques que documentées. « J’ai vécu jusqu’à 46 ans dans un quartier enclavé. Avec mes textes, j’apporte une authenticité du propos. Je parle de ce que j’y ai vu et ressenti. C’est un pont entre le vécu individuel et l’histoire universelle », témoigne Miloud Chabanne, slameur, poète et jardinier qui accompagnera de ses textes l’une des visites. En fin de journée, après un pique-nique sur les pelouses ombragées du château, les artistes invités grimperont sur scène pour une soirée concert. On pourra y voir des violes de gambe ou des accordéons accompagner des koras africaines comme des textes de Voltaire.
“Le Mirail mériterait d’être classé au patrimione mondial de l’Unesco”
Le festival puise donc dans le patrimoine du quartier pour entretenir la flamme humaniste héritée du siècle des Lumières. À commencer par le château de la Reynerie, ce joyau du XVIIIe siècle, érigé par un comte franc-maçon. Parfaitement conservé, il est niché dans l’ombre des imposants tripodes dessinés par l’architecte Georges Candilis. « Le Mirail, c’est notre grande star. C’est un projet extraordinaire qui a révolutionné l’architecture du XXe siècle. Des gens du monde entier viennent pour l’étudier ! Ce quartier mériterait d’être classé au patrimoine de l’Unesco », conclut Catherine Beauville. + Infos pratiques : Rendez-vous au parc de la Reynerie Jeudi 13 juillet à 17 heures Les vendredis 21 et 28 juillet puis les 4 et 11 août, à partir de 14 heures Gratuit. Accessible aux personnes à mobilité réduite www.la-gargouille.org
Et aussi… Balades dans les quartiers La Gargouille propose, à partir du mios de septembre, une vingtaine de randonnées à la découverte de 15 quartiers périphériques de Toulouse. L’exception : Arnaud-Bernard, seul quartier du centre-ville au programme. Les Minimes, Ginestous, Papus-Tabar… Un aperçu du patrimoine urbain d’hier et d’aujourd’hui.
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