Le Conseil municipal de Toulouse a voté ce vendredi 11 décembre le périmètre sur lequel prendra forme la Zone à faibles émissions (ZFE) et sa mise en œuvre progressive. Celle-ci devrait être opérationnelle dès le mois d’avril ou mai prochain. Mais pour l’opposition, cette mesure manque d’ambition et trahit « une vision à court terme ».
Alors que l’Europe vient d’adresser à la France une mise en demeure pour réduire la pollution de l’air dans 12 zones de l’Hexagone, dont Toulouse fait partie, le Conseil municipal de la Ville rose a validé ce vendredi 11 décembre, le périmètre de Zone à faibles émissions (ZFE) et le caractère progressif de sa mise en œuvre. À l’intérieur de cette aire, la circulation des véhicules les plus polluants sera interdite.
Une Zone à faibles émissions dont la Loi d’orientation des mobilités (Lom) oblige la mise en place pour les communes de plus 100 000 habitants qui dépassent régulièrement les seuils tolérés de dioxyde d’azote ou de particules fines. « Si nous parvenons à nous maintenir en-dessous des limites pour les secondes, nous nous situons souvent au-dessus pour les premières », observe François Chollet, conseiller municipal, en charge de la qualité de l’air.
Depuis 2018, Toulouse métropole, l’agence Atmo Occitanie et l’Agence d’urbanisme et d’aménagement Toulouse (Auat) ont mené une étude visant à définir les contours spatiaux de la ZFE. Les trois instances ayant retenu un périmètre élargi, voté ce jour en Conseil municipal, intégrant la rocade Ouest, toute la ville de Toulouse et une partie des communes de Tournefeuille et de Colomiers. Un périmètre dont le groupe Archipel Citoyen reconnaît qu’« il aurait été difficile d’aller au-delà… D’ici 2024. » Car, à l’instar d’autres agglomérations de France, « il faut envisager une vision à plus long terme avec l’intégration de toutes les communes de Toulouse Métropole à cette ZFE », lance Antoine Maurice, leader du groupe d’opposition.
La mise en œuvre progressive de la Zone à faibles émissions a également été votée. Jean-Luc Moudenc annonce en effet, « une mesure étalée sur quatre ans ». « Parce que nous ne pratiquons pas l’écologie punitive, nous avons choisi d’échelonner les restrictions afin que tout le monde ait le temps de s’en imprégner », poursuit-il. Car ces dernières seront applicables 24h/24 et 7j/7, « pour une efficacité optimale », précise François Chollet.
Ainsi, d’ici 2022, les utilitaires et les poids lourds affichant une vignette Crit’air 4 et 5 ne pourront plus circuler à Toulouse. En 2023, ce sera le cas pour tous les véhicules motorisés à vignette 4 et 5. Puis, en 2024, tous ceux disposant d’une vignette 3, 4 et 5. Ainsi, « les plus polluants seront d’abord ciblés, les particuliers n’étant concernés qu’à partir de 2023. Le tout représentant 16% du parc roulant », affine l’élu.
Une mesure progressive, « compréhensible » pour l’opposition, qui regrette toutefois que Toulouse ait pris du retard en la matière. « Paris ayant déjà lancé la démarche en 2015, Grenoble en 2017 et Strasbourg en 2018 », rappelle Antoine Maurice.
Vision à court terme, retard pris dans la démarche… Le groupe Archipel Citoyen dénonce « un manque d’ambitions et un calendrier qui n’est pas au rendez-vous des réels enjeux d’une ZFE ». Il fait référence à « la volonté du Grand Paris de sortir des énergies fossiles et celle de Grenoble de bannir le diesel ». Objectifs qu’Antoine Maurice souhaiterait voir fixés à Toulouse, pour « un horizon décarboné ». C’est pourquoi, le groupe Archipel citoyen s’est abstenu lors du vote de cette délibération en Conseil municipal.
Pour la majorité, au contraire, « cette ZFE est des plus ambitieuses. Plus même que celle de Grenoble. Car, si le périmètre est étendu à toutes les communes de l’agglomération iséroise, elle ne concerne que les utilitaires et les poids lourds », constate François Chollet. L’élu rappelant qu’un accompagnement financier est prévu par la mairie, pour le renouvellement des véhicules les plus polluants ou pour l’achat ou la location de vélos électriques.
Après avoir été voté en Conseil municipal de ce vendredi 11 décembre, le scénario sera proposé à la concertation publique dès le mois de janvier 2021, et ce pour une durée de 30 jours. Les dossiers seront consultables sur le site internet de Toulouse métropole. Jean-Luc Moudenc prendra ensuite un arrêté de police afin de mettre en œuvre la ZFE, dans le courant du mois d’avril ou de mai prochain.
Commentaires
Lambert le 17/01/2025 à 22:36
ZFE Toulouse- Pb consultation réglementaire public.
Il est sensé y avoir une consultation réglementaire du public à propos de la ZFE deToulouse, du 1er mars au 1er avril, dématérialisé sur toulouse-metropole.fr.
Je ne la trouve pas sur ce site (ni ailleurs), étonnant n'est-ce pas !
Lorsqu'elle sera disponible sur le site, il faudra décaler d'autant la fin de cette consultation, pour respecter le délai d'un mois.
J'ai contacté la mairie de Toulouse qui m'a donné l'email suivant : zfe@toulouse-metropole.fr
Je leur ai fait part de ce problème le 03 mars. J'attends leur réponse.
Pourriez-vous également les contacter à cet email?
N'hésitez pas à publier un article pour montrer que la Mairie de Toulouse ne respecte pas la loi!