Les cliniques à Toulouse, comme ailleurs en France, appellent à la grève le lundi 3 juin prochain pour revendiquer une plus grande revalorisation des tarifs pour les hôpitaux privés.
Les hôpitaux privés sortent le drapeau rouge. Cela fait bientôt un mois que trois des plus importants groupes d’hôpitaux privés en France (Ramsay Santé, Elsan et Vivalto Santé) ont lancé un appel à la mobilisation contre la revalorisation tarifaire dérisoire du gouvernement pour les cliniques. Celle-ci est effectuée au début de chaque année. Pour 2024, le gouvernement a accordé une revalorisation tarifaire de 4,3% aux hôpitaux publics, contre 0,3% aux privés. Fabrice Derbias, directeur du pôle Ramsay Toulouse, décrit cet écart comme étant « historique ».
C’est la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà fissuré. Les hôpitaux privés, à la recherche de stabilité après le passage du Covid, sont tombés des nues à la suite de l’annonce du gouvernement. Ils estiment que les établissements publics sont très largement favorisés par la revalorisation tarifaire.
Et c’est la première fois que l’écart entre les deux secteurs est aussi conséquent. « Après la crise de la Covid, nous avons mis les bouchés doubles. Aujourd’hui, nous sommes pénalisés. Parce que nous avons beaucoup travaillé, nous serons moins revalorisés. Cette charge de travail joue en notre défaveur », s’émeut Fabrice Derbias.
L’annonce de la mobilisation des hôpitaux privés avait pour but de faire réagir le gouvernement. Cependant, un mois plus tard, les ministres n’ont pas changé de discours, et les cliniques sont plus proches que jamais d’une grève. « Les hôpitaux vont fermer et à coup sûr des services seront supprimés. 75% des services d’urgence sont déficitaires. Ces revalorisations quasi nulles vont mettre encore plus en péril ces services déjà surchargés », alerte le directeur de Ramsay Santé Toulouse.
Selon Fabrice Berdias, « le système actuel fonctionne sur deux jambes : le public et le privé. Le privé n’est pas un volume accessoire. 50% des actes chirurgicaux sont réalisés dans le privé. Si on revient sur l’ensemble de l’hospitalisation, c’est 35% ». Il estime ainsi que les services proposés par les hôpitaux privés ne peuvent pas être totalement couverts par les services publics.
Pour mieux se faire entendre, toute la profession médicale est appelée à faire grève le lundi 3 juin prochain.
Edwing Heldéral
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